Et Vous Trouvez ça Drone ?

The Drone devenu Drones par la magie d'une astucieuse traduction française est un petit film qui mélange thriller, horreur, science fiction et comédie avec un évident second degré. Le fait que le film se se prenne pas trop au sérieux ne permet pas d' excuser ses nombreux défauts (voir sa grande nullité) mais lui confère tout de même une sérieuse carte joker. A l'origine du film on retrouve le réalisateur Jordan Rubin et les scénaristes Jon et al Kaplan, le trio déjà responsables des castors zombies de Zombeavers nous propose cette fois ci une histoire de drone possédé par l'esprit d'un serial killer, violeur et féru de nouvelle technologie.

Drone raconte donc l'histoire d'un tueur et violeur qui utilise un drone pour repérer et espionner ses victimes. Lors de son arrestation et à la suite d'un orage l'esprit du tueur se retrouve transféré dans la machine qui finit plus tard par atterrir sur la poubelle d'un couple de jeunes mariés. Le méchant drone va (re)commencer ses méfaits surtout qu'il semble particulièrement en vouloir à la jeune femme du couple.

Visuellement Drones ressemble à un téléfilm tout ce qu'il y-a de plus lisse et de plus banal avec sa mise en scène purement fonctionnelle et sa photographie plate et impersonnelle. La direction d'acteurs est dans le même registre du minimum vital même si Drones pourra se vanter quand même de s'appuyer sur un casting solide et sympathique avec la rousse Alex Essoe (Docteur Sleep – Les Sermons de Minuit), la blonde Anita Briem (La Nonne – Elevator), le bellâtre John Brotherton (Conjuring – Pervert), le vétéran Rex Linn et même l'acteur comique Simon Rex (Scary Movie 3, 4 et 5) dans un petit rôle. Tout ce petit monde ne joue pas trop mal, du moins pour le peu de choses qu'il aura à défendre dans le film. Si l'histoire est un peu conne sur les bords elle permet de proposer une semi-parodie de slasher avec un drone agissant selon les codes et les clichés du tueur de ce genre de film. Un drone voyeur, manipulateur et pervers avec des hélices plus tranchantes que des rasoirs qui s'amuse aussi à perturber les réseaux électroniques afin de semer le trouble et le chaos en sabotant le système de sécurité d'une maison ou les commandes électroniques d'une voiture. Quelques petites séquences sont assez malignes et stupides pour fonctionner sur le registre d'un cinéma bis impliquant la bienveillance d'un spectateur complice, mais dans l'ensemble ce Drones ne vole pas bien haut tout de même. Si l'on sourit parfois de l'humanisation forcée et ridicule de la machine il faut reconnaître que les qualités du film sont bien maigres au moment de la pesée finale.

Le problème de Drones c'est peut être finalement qu'à force de constamment hésiter entre le vrai film d'horreur, la pure comédie débile ou le thriller anxiogène il finit par n'être rien du tout si ce n'est un téléfilm bancal et transparent qui foire tout ce qu'il entreprend. Niveau gore et horreur il faudra se contenter de deux trois jumps scares bien moisis et quelques effets sanguinolents numériques proprement immonde. L'humour, outre la bêtise du concept et deux trois clin d’œil au slasher, se vautre parfois dans le mauvais goût gênant comme lorsque le film tente de nous faire croire que le drone s'introduit dans le rectum d'un enquêteur pour l'assassiner (Non mais franchement ??). Et niveau tension Drones construira un pseudo suspens sur les intentions profonde du drone tueur mais que tout le monde verra sûrement arriver dès les premières minutes du film.

Pas grand chose à sauver donc pour un film qui est loin d'être à la hauteur de son concept bien crétin, comme ce pauvre drone suspendu en l'air le film brasse surtout du vent et ne décolle jamais.