À Montmartre, au sommet de la tour Eiffel, ou sur les quais, Joëlle, dit Joe Stockton, chante et danse. Elle se sent en adéquation avec son environnement et fréquente La cave des puces où elle fera la connaissance du philosophe Émile Flostre dont elle est la plus fervente disciple. Passionnée par l’«empathicalisme » qui se veut être le reflet dérisoire de l’existentialisme, ses idées sont contraires au monde de la mode.
Cette jeune libraire souhaitant trouver un moyen de financer un voyage vers Paris, le foyer intellectuel du moment, s’engage comme mannequin. Elle se retrouve ainsi malgré elle l’égérie du magazine de mode américain, Quality. Sa rédactrice, Maggie Prescott, aspire à donner aux lectrices une idée nouvelle de la beauté en y ajoutant une dimension culturelle.
Nous plongeons alors dans l’envers du décor et y découvrons les séances photos dans lesquelles Joe s’amuse à jouer différents personnages : Anna Karénine au bord des larmes ou bien une jeune mariée. Maladroite dans ce nouveau rôle, Dick Avery, campé par Fred Astaire lui rappellera qu’elle est indiciblement charmante pour lui redonner confiance. Ils s’éprendront petit à petit l’un de l’autre.
Parallèlement à son personnage, Audrey Hepburn introduira un vent de fraîcheur qui vient rompre avec l’esthétique prisée à l’époque.
Notons aussi le travail époustouflant d’Edith Head, la costumière qui a su rendre au long-métrage son éclat de couleurs et son air chaleureux dans lequel il fait bon vivre.
Stanley Donen excelle une nouvelle fois, après le célèbre Chantons sous la pluie, dans le style de la comédie musicale, et fait preuve d’une très grande inventivité qui donne au film une touche féérique.