Dragon Ball Z : Le Combat fratricide
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Dragon Ball Z : Le Combat fratricide

Moyen-métrage d'animation de Daisuke Nishio (1990)



  • Son Goku, si tu décide d'implorer mon pardon met toi à genoux et baisse la tête. Je veux bien être indulgent et te prendre ainsi que ton fils dans ma garde personnel.

  • Je me fiche complètement de ton pardon, et je ne veux pas quitter cette planète.

  • Tu crois encore que tu peux me battre et détruire l'arbre sacré. Mon pauvre ami tu n'as aucune chance, je vais manger un de ses fruits. Hé ! Hé ! Hé !... Tu es très fort mais ta puissance n'est rien à côté de la mienne.

  • C'est justement cette arrogance qui te perdra !



Dragon Ball Z: Le combat fratricide de son vrai titre : Doragon Boru Zetto: Chikyu Marugoto Chokessen, traduction, La super bataille décisive autour de la Terre, sortie en 1990, est le 3 ème OAV de la série, toujours réalisé par Daisuke Nishio. Cet opus n'entre ni dans la continuité du manga ni de la série animée. Une impossibilité chronologique dû à sa timeline avec un récit censé se dérouler juste après la saga des Saiyans et avant celle de Freezer, dans laquelle l'on retrouve Piccolo, Yamcha, Ten Shin Han, et Chaozu, toujours vivant chose pourtant impossible car tous morts dans l'intrigue original. Un périple à voir comme une aventure bonus !


Le combat Fratricide est de loin mon OAV préféré de la franchise Dragon BAll ! Beaucoup plus mature dans son traité scénaristique, complet dans sa description dramatique, appliqué dans sa conception technique et sombre dans son aspect graphique. Une oeuvre complète qui réussit avec brio à décrire un récit inédit ne s'inspirant d'aucun moment connue de la série animée, ou du manga. Une liberté de mouvements se traduisant par un empreint externe étonnant à travers divers genres cinématographiques. Un choix bienvenu garantissant un maximum de surprises.


Le scénario de Takao Koyama est original par le biais d'une portée émotionnelle avec des enjeux conséquents qui ne laissent place à aucun humour gras, pour mieux ce concentrer autour d'une construction sentimentale traduisant les valeurs familiales et amicales, par une narration soignée, qui (toutes proportions gardées) prend son temps pour un maximum de développement dramatique. Un procédé idéal grâce auquel découle de nombreuses séquences touchantes sur un cadre paisible qui laisse de la place aux bons sentiments pour se détourner un peu de la guerre, comme :



  • La fameuse séquence du bain entre Goku et Gohan. Une belle scène orchestrée autour d'un petit défi pour savoir qui tiendra le plus longtemps sous l'eau, avec en retrait Chichi qui assiste à la situation en rigolant. Une belle traduction d'un moment paisible.


  • Le sauvetage des animaux d'une forêt embrasée causée par l'atterrissage d'une sonde espionne d'origine extraterrestre. Un passage important durant lequel Gohan et Krilin s'emploient à utiliser leurs pouvoirs pour éteindre un incendie.


  • C'est aussi et surtout l'occasion de présenter un personnage inédit au manga ainsi qu'à la série animée, qui deviendra récurrent dans les OAV pour malheureusement disparaître plus tard. Je parle du « Petit-Dragon » que Gohan avec Krilin sauve en stoppant l'incendie de la forêt.



Le récit prend intelligemment son temps autour des deux protagonistes, tissant un véritable lien d'amitié entre Petit-Dragon et Gohan, qui n'est en rien gratuit et aura son importance pour la suite. On assiste à une belle leçon d'amitié, d'humilité, et d'amour rarement mis en avant dans les OAV/films Dragon Ball. Une approche lumineuse venant intelligemment se percuter à un contraste bien plus noir symbolisé par la menace. Une confrontation entre les ténèbres et la luminosité savamment portée par une lutte intérieure pour Gohan, où malgré les apparences rien n'est encore perdu.




  • Tu n'as rien à craindre Petit Dragon, sort de ta cachette ! J'espère qu'il ne s'est pas fait mal en tombant.



Takao Koyama accorde beaucoup plus de construction et d'enjeux dramatiques à son histoire, créant un lien saisissant avec les spectateurs qui s'attachent plus facilement aux personnages. Une fois le lien établie, le cinéaste explore une approche beaucoup plus cinématographique, avec une intrigue idéalement construite autour d'affrontements spectaculaires.


Le danger arrive avec une bande de mercenaires de l'espace dirigés par un Saiyan du nom de Thalès. Il est physiquement le portait craché (à un ou deux détails près) de Goku, allant même jusqu'à sur le moment tromper Gohan. Toutefois, les deux Saiyans sont complètement à l'opposé sur le plan psychologique. Thalès est l'exemple phare du véritable individu Saiyan, faisant preuve d'une cruauté et d'un sadisme abjecte, et pourvu d'une flagrante arrogance envers sa propre puissance. Thalès démontre une attitude surprenante à vouloir sauver sa race, chose que Nappa et Végéta avaient l'air de se moquer, sauf, peut être Raditz. Il se rapproche beaucoup de Baddack.
Élément bizarre, dans la version française il est sous-entendu dans son titre que Thalès et Goku sont des frères jumeaux ce qui n'est absolument pas le cas. Tout comme certains personnages connaissent les noms d'autres protagonistes sans se présenter. On dira qu'ils savent lire dans les penser comme ce cher Slugh. Les joix du doublage français : film à voir en version originale !


Point fascinant et intelligent avec cet antagoniste : il est la représentativité parfaite de ce qu'aurait dû être Goku s'il ne s'était pas cogné la tête étant bébé. Goku lui-même viendra à le dire à Thalès. Un joli reflet bien imaginé qui hausse la qualité de ce méchant charismatique généreusement fourni en belles répliques. Autant dans le fond que la forme, il offre un duel symbolique idéal à Goku.
L'objectif de Thalès est original ! On abandonne l'éternelle motivation du badguy made in Dragon Ball par excellence :
"- Je veux être le maître du monde !"
"- Mon but est de tuer Goku !"
"- Je veux les Dragon Ball pour devenir immortel !"
Pour ce périple l'antagoniste cherche à acquérir plus de puissance en cherchant une planète luxuriante dans laquelle il pourrait planter la graine de « l'Arbre Sacré », plus précisément : « le Shinseiju ». Un arbre gigantesque qui dévore l'énergie d'une planète jusqu'à l'assécher totalement pour en faire des fruits d'une puissance inimaginable. Une arme de destructions massives sans précédent. Une motivation pouvant paraître simpliste, mais qui a au moins l'effet d'être un minimum structuré et pas répétitif.




  • Quand je te vois, je me dis que tu aurais mieux fait de te cogner la tête quand tu étais bébé, ça m'éviterait de voir un tel monstre !... Je ne peux pas te laisser détruire cette planète elle est trop belle !



Thalès est suivi de 5 sbires charismatiques venant de planètes différentes : Daizu de Kabocha, Amondo de Nutts, Cacao de Ikonda, et Rakasei ainsi que son jumeau Rezun, de Beenz. Des personnages percutants grâce à un panel de techniques appréciables, je pense en particulier aux propulseurs de Cacao qui en jette un max. Certes ils n'ont pour unique fonction que d'accompagner l'antagoniste principal pour mieux se faire exploser derrière sans aucun réel développement, mais ils ont le mérite d'être bien fait et d'être à l'origine de bon nombre de duels marquants.


Avec Le Combat fratricide, un des éléments jouissif pour les fans vient du fait que tous les personnages connus de Dragon Ball sont là, et se battent ! On retrouve le team au complet avec Yamcha, Ten Shin Han, Chaozu, Piccolo, Krilin, Gohan et Goku, dans des grands affrontements. Vous vous rendez compte, Yamcha et Chaozu sont là !!! Les combats sont violents, certainement les plus techniques, fluides, dynamiques et explosifs des OAV-Films. Une fois les affrontements commencés le récit s'enchaîne dans tous les sens ! Les chorégraphies sont astucieuses, toutes différentes selon l'adversaire qui se bat. Bien qu'il soit très court, le combat de Cacao vs Yamcha est excellent ! Le pom pom revient à l'affrontement final entre Goku et sa team vs Thalès, qui est un adversaire redoutable. Un duel palpitant super dynamique, dans lequel Goku (et ses amis) prend cher... Très cher ! Les phases de combat avec le Kaioken sont retranscrits avec ferveur ! En matière de technicités, la rencontre finale est superbement mise en scène avec une exécution du mouvement somptueuse. Le sublime arrive lors du tout dernier assaut final, lorsque Goku et Thalès, face à face, se regardent dans les yeux, la main prête à être dégainée pour tirer une salve d'énergie. Un duel psychologique sous tension où chacun se scrute du regard en tremblant des doigts, tel un véritable duel de cow-boy avec une tension palpable qui arrivant à son comble laisse les deux hommes à un ultime mouvement définitif et décisif. Une frappe finale magnifiquement orchestrée par son réalisateur.


Graphiquement, Le Combat fratricide est parfait et donne lieu à des dessins superbes sur une mouvance très noire. Il est assurément l'opus avec les traits de dessins les plus obscurs et lugubres, ce qui ajoute encore plus de noirceur au récit. Les personnages sont bien dessinés et les décors assurément déprimant dans son contexte de fin du monde. Les jeux d'ombres sont efficaces. Le plus beau vient du design austère et inquiétant du Shinseiju (l'Arbre Sacré) qui est sacrément massif. Il offre un décor macabre portant un funèbre et funeste contraste, dessiné par Akira Toriyama, lui-même.
La plus belle séquence survient après la destruction de l'arbre maudit, lorsque tombe sur la Terre une pluie de neiges dorée remplie de l'énergie des éléments qui vient redonner la vie partout où elle se pose, avec un Goku touché par la beauté de cette action. Un moment magnifique servi par une musique touchante qui rend grâce à cet acte final. La BO de Shunsuke Kikuchi est utilisé d'une belle manière, venant atteindre la perfection pour une telle production. Chaque piste offre une envolée lyrique saisissante qui rend les scènes somptueuses jusqu'à mettre un coup de frisson. Un détail positif poussé jusqu'aux bruitages mis en avant avec des expirations de souffle assez authentique et des bruits de vent qui transpire la solitude et la fin de tout.


CONCLUSION :


Le Combat fratricide est un pur concentré de bonnes idées autant dans le fond que la forme. Un superbe travail autour de la réalisation avec une mise en scène spectaculaire, un scénario à la narration dramatiquement réfléchie, pour des personnages attendrissants et charismatiques, sur un coup de crayon soigné avec des couleurs sinistres glaçants, pour enfin une bo particulièrement soignée avec des envolés lyriques frossonantes. En clair, un troisième OAV titanesque qui laisse d'abord place à son histoire dramatique avant de céder au spectacle percutant.


Parfait de bout en bout ! L'apocalypse rêvée ! Assurément le meilleur et le plus complet des films/OAV de l'univers Dragon Ball.




  • Vous êtes toujours vivants... Vous êtes coriaces !


B_Jérémy
9
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le 3 nov. 2018

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