Le meilleur film de la licence Dragon Ball

Ce film est une réécriture du début de la série ou du manga Dragon Ball, plus précisément de la toute première quête des boules de cristal par Goku et Bulma face à la bande à Pilaf. Mais plutôt que de condenser le manga en 50 minutes, on a une histoire un peu différente. La bande à Pilaf est remplacée : Pilaf devient un énorme monstre Gurumes ou Gourmet qui prend même à Goku la transformation en créature géante hyper forte dans le palais à la fin. Pour ses acolytes, la brune devient une rousse un peu plus proche des femmes de l'armée du ruban rouge et le petit renard anthropomorphe devient un gros malabar plus inquiétant et méchant.
Gurumes est un monstre Gourmet qui terrorise les habitants de toute une région dont la terre est riche en rubis et qui a besoin des boules de cristal pour satisfaire son irrépressible désir de découvrir des mets toujours plus succulents, ce qui est une excellente trouvaille pour symboliser l'appétit du méchant persécuteur sur un mode comique très dragonballesque. Le monstre est définitivement plus fort que Son Goku, c'est une ruse de Bulma qui va permettre de trouver une solution à la fin. Pourtant, au moment du voeu, Bulma et Yamcha témoignent malgré tout de leur cupidité d'aventuriers. Si Chichi disparaît, le village terrorisé est l'équivalent aussi du village sous la neige persécuté par l'armée du ruban rouge quand Goku va affronter tous les adversaires sur cinq étages d'une tour. C'est justement une fille qui a le profil de Snow qui fait la liaison et rejoint Goku et Bulma, avec une modification de l'introduction d'Oolong à l'histoire.
L'introduction de Yamcha est un peu sommaire, ce qui était inévitable avec les limites de cinquante minutes, mais on sait que, dans le manga, Toriyama avait utilisé une astuce pour représenter la force de Goku, Yamcha était expulsé en-dehors de la case, dont le bord supérieur était représenté brisé par Goku. Dans cet animé, on voit qu'ils s'en sont souvenus et qu'ils ont voulu chercher un effet. On a une ligne oblique pas naturelle pour représenter un Yamcha qui cogne le cadre de l'écran, même s'il n'était pas possible de casser la ligne supérieure délimitant l'image télévisée. C'est un très bon clin d'oeil à l'esthétique du manga.
L'introduction de Tortue Géniale laisse beaucoup plus à désirer et son refus ensuite d'intervenir ne fait pas crédible, cette partie sur Tortue Géniale est à l'évidence le principal défaut du film.
On se plaît à suivre une histoire racontée différemment, avec de belles images qui rappellent l'époque où un dessin animé était du dessin, pas de l'informatique froide. On apprécie beaucoup le logo de la chauve-souris pour l'armée de Gurumes, la substitution de la pièce d'or de Gurumes à une boule de cristal pour se moquer de Goku, etc., et finalement tout ce décor imaginaire différent de l'original, mais dans ses codes malgré tout. Même c'est un animé est mieux que des âneries super ennuyeuses comme One Piece ou Hunter x Hunter. On a même au début une phrase d'une qualité étonnamment littéraire dans la bouche du gros abruti de bras droit de Gurumes : "Cette terre appartient au roi et les rubis dont elle regorge nous donne tous les droits." Les "rubis dont elle regorge nous donne tous les droits", rien que pour une réplique pareille le film mérite un coup de coeur. D'ailleurs, toute la scène est superbe du paysan qui affronte l'ennemi pour sauver la petite. C'est drôle et tendu à la fois, c'est vivant et frais. Dire que les gens ils se croient des lecteurs parce qu'ils suivent tout le pipeau de One Piece...
Autre plaisir, on retrouve les musiques exceptionnelles de la série Dragon Ball et le meilleur opening de toute la série Dragon Ball, à condition de ne pas tomber sur une réappropriation française de l'opening. Dire que les gens se réjouissent d'entendre "Head-chala" l'opening de Dragon Ball Z qui ne ressemble à rien, alors que le premier opening a une richesse mélodique, une signature particulière et exprime tant de choses...