Encore un docu-fiction là où on aurait pu avoir un travail passionnant sur les vampires. Certes, il n’est pas toujours facile de placer des images lorsqu’on évoque certains phénomènes pour lesquels on n’a justement pas grand-chose à montrer, les images étant trop souvent plaquées sur un texte prononcé en voix off sans qu’il y ait forcément un lien évident. Mais le choix est ici de mêler des images de fiction, avec quand même Dracula himself en guest star, avec des entretiens intéressants, notamment d’un médecin légiste qui par moment apporte un éclairage éclairant, indispensable pour annihiler le mythe du vampire qui n’apprécie guère la lumière de la vérité. Par exemple quand il explique pourquoi certains y ont cru : décomposition du corps beaucoup moins rapide sous terre que sur un champ de bataille, etc.

Ici, on voit d’abord Dracula, qui va nous raconter son histoire, de façon assez ridicule : on le voit sur les toits de Londres, à la bibliothèque en train de consulter des archives, en train de sa balader en Roumanie, de nous montrer sa collection de balles d’argent et de croix, ou de se prendre en photo devant l’urne cinéraire de Bram Stoker, qui l’a rendu célèbre… Un Dracula cynique, pas mécontent d’être une star, un modèle pour les ados, même si le film se termine avec une pirouette, Dracula affirmant qu’il ne mourra jamais car il ne vit dans l’imagination des humains…

J’ai toujours du mal quand on mélange trop l’humour et des éléments sérieux, d’autant plus qu’ici ça n’est pas très approfondi, le propos reste superficiel, et surtout l’humour nuit à la crédibilité de ce qui est montré. Un seul exemple, on nous montre des rites funéraires en Roumanie, une femme plaçant des bougies dans le cercueil pour la veillée mortuaire, le frottant d’ail, etc. Est-ce une blague, auquel cas, je suis un peu naïf, ou ces pratiques existent-elles encore ? C’est le problème de ce genre de documentaire : il n’est pas toujours évident de faire la part des choses, l’humour et le côté un peu superficiel nuisent à la crédibilité de l’ensemble, alors que certaines analyses peuvent être tout à fait pertinentes. Bref, une forme démagogique qui nuit au fond, pour être plus vendeur. Dommage…
socrate
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le 29 oct. 2013

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