Donnie Darko est une expérience cinématographique unique. Le film nous introduit dans l'univers étrange d'un jeune adolescent Donnie. Diagnostiqué schizophrène, souffrant d'hallucination diurne, il nous apparaît au contraire plus lucide et éveillé que les gens de son entourage. Alors que la plupart des gens restent en surface, lui va au bout des questionnements, démontre l'illogisme et la vacuité des affirmations qu'il entend, démonte les discours, les raisonnements, met le doigt sur la faille. La confrontation la plus intéressante étant celle qui a lieu avec Jim Cunningham, un gourou au message simpliste qui résume la vie à un choix à faire entre la peur et l'amour. Et bien sûr, il prône l'amour ! Il a pour chaque question qui lui est posée LA réponse parfaite, pure et limpide. Mais Donnie, lui, ne vit pas dans un monde « simple », son univers est complexe et il affronte de plein fouet les questions de la mort, de la solitude, de l'existence, de l'apparence et du réel. Et surtout il voit à travers le miroir ! Slogan de Jim Cunningham qui se résume à des mots mais qui pour Donnie est une véritable expérience. Cet adolescent « bizarre » mais qui suscite l'intérêt par l'authenticité de ses paroles va aller au bout de ses peurs et au bout de l'amour. Non sous le mode simpliste et tellement rassurant du discours de Jim Cunningham, mais de façon sacrificielle et sans que personne n'en sache rien.

Donnie Darko est un film qui demande à être revu plusieurs fois tellement l'histoire est complexe et en même temps limpide. Il y aurait beaucoup de choses à dire sur cette histoire, sur les relations que Donnie entretient avec les uns et les autres, sur l'aspect « fantastique » de l'intrigue, sur les questions qui sont posées.

Jake Gyllenhaal, alors tout jeune, réalise là une excellente performance, faisant ressortir les diverses émotions de son personnage : de l'apathie à la colère. Il est accompagné de sa sœur Maggie qui joue également le rôle de sa sœur dans l'histoire.

Le film est sorti en 2001, il s'agissait du premier film de Richard Kelly qu'il a réalisé à l'âge de 26 ans… Il en a sorti une version Director’s Cut, trois ans plus tard sans pour autant renier la première. Cette version comporte 21 mn supplémentaire, une BO modifiée mais surtout des indices supplémentaires, sans pour autant faire perdre au film son caractère d'étrangeté.

abscondita
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2004, TOP 109 et 8 et + sur Sens Critique !

Créée

le 12 mai 2023

Critique lue 78 fois

10 j'aime

10 commentaires

abscondita

Écrit par

Critique lue 78 fois

10
10

D'autres avis sur Donnie Darko - Director's Cut

Donnie Darko - Director's Cut
Fleming
10

Donnie et le lapin géant

C'est un (authentique) communiqué de l'agence Reuters du 12/08/2019 à 12:53 : L'équipementier aéronautique britannique Rolls-Royce perd du terrain lundi en Bourse après la publication d'informations...

le 12 août 2019

17 j'aime

3

Donnie Darko - Director's Cut
Monsieur_Cintre
9

« Le dormeur doit se réveiller »

Sortir une Director's Cut d'un film ayant reçu un si bon accueil critique, ça ne peut apporter que du bon. Celle-ci, en l'occurrence, n'apporte pas grand-chose au film si ce n'est davantage de...

le 3 mai 2021

13 j'aime

3

Donnie Darko - Director's Cut
abscondita
9

A travers la peur et l'amour

Donnie Darko est une expérience cinématographique unique. Le film nous introduit dans l'univers étrange d'un jeune adolescent Donnie. Diagnostiqué schizophrène, souffrant d'hallucination diurne, il...

le 12 mai 2023

10 j'aime

10

Du même critique

La Leçon de piano
abscondita
3

Histoire d'un chantage sexuel ...

J’ai du mal à comprendre comment ce film peut être si bien noté et a pu recevoir autant de récompenses ! C’est assez rare, mais dans ce cas précis je me trouve décalée par rapport à la majorité...

le 12 janv. 2021

56 j'aime

20

Le Dictateur
abscondita
10

Critique de Le Dictateur par abscondita

Chaplin a été très vite conscient du danger représenté par Hitler et l’idéologie nazie. Il a été l’un des premiers à tirer la sonnette d’alarme. Il commence à travailler sur le film dès 1937. Durant...

le 23 avr. 2022

33 j'aime

22

Blade Runner
abscondita
10

« Time to die »

Blade Runner, c’est d’abord un chef d’œuvre visuel renforcé par l’accompagnement musical mélancolique du regretté Vangelis, les sons lancinants et les moments de pur silence. C’est une œuvre qui se...

le 15 janv. 2024

32 j'aime

19