Constant (un Daniel Auteil convaincant), emprisonné pour un meurtre quelque peu malchanceux, est victime d'une ACV. A l'hôpital, il se réveille et fait l'expérience de l'un des effets d'une telle attaque : il ne parle plus qu'un français très approximatif. Profitant d'une faille grossière dans la sécurité de l'hosto, il s'échappe et trouve refuge sur une péniche. Apparemment inhabitée, il se réveille en sursaut quand il s'aperçoit de la présence de Sylvia (Medeea Marinescu, plutôt quelconque), fille adoptive de Jeanne (Sabine Azéma, le meilleur du casting). Tout d'abord apeurée, Sylvia décide de confier une mission à Constant : tuer sa mère afin de toucher l'héritage. Seulement, rien ne se passe comme prévu...

Une comédie à l'image de sa réalisatrice, fraîche et sincère, parfois un peu malhabile et prévisible mais qui réussie à être drôle et parfois un peu piquant.
A l'image de sa réalisatrice pour l'humour basé avant tout sur le défaut de diction de Constant (Mergault chuinte) qui donne lieu à des situations comiques légères mais bien senties. "J'ai un gland" "Ah bon ?" "Oui, un très bon gland" "Plan ?"... Bien sûr, ce n'est pas du Monty Python, mais ça suffit pour passer un moment agréable et détendu.

Visuellement, ça ne casse pas trois trois pattes à un dindon, même si on sent parfois de vraies envies de grandeur, comme ce plan très surprenant, à la grue, d'un Auteuil dans un train. La caméra suit le mouvement, opère un léger traveling arrière, puis le laisse filer dans un mouvement ascendant du plus bel effet. Le reste est malheureusement très académique, plutôt statique et jamais risqué, dommage.

Quand au clash de la semaine dernière chez Zemmour, à propos des autochtones comme ressort comique, bien entendu on ne peut être une seule seconde d'accord avec le réactionnaire de droite. Oui, ses personnages secondaires sont des caricatures, mais jamais offensantes. Au contraire même, jamais ils ne sont diabolisés, et de toutes façons on sent bien que Mergault n'a que faire d'une critique sociale, ici tout est prétexte à sourire, et la cible du film ne sentira pas une attaque du monde provinciale, bien au contraire.
Bavaria
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le 3 oct. 2010

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