Six ans ont passé entre "La grande bagarre de Don Camillo" et cet épisode. Il peut s’en passer des choses en six ans… La preuve : Peppone est sénateur, et Don Camillo a lui aussi pris du grade puisque nous le retrouvons contre toute attente Monseigneur. Comme quoi, tout arrive…
En raison des nouvelles tâches qui leur sont octroyées par leur poste respectif, nous retrouvons nos deux trublions bien loin de ce village du haut de l’Italie coincé quelque part entre la mer, le fleuve et la montagne. Et quand on aime son pays, difficile de ne pas être nostalgique. C’est le cas des frères ennemis de toujours. Car non seulement ils s’ennuient de leur pays, mais ils n’ont pas oublié les rivalités qui jadis les ont opposés. C’était le bon temps…
Qu’à cela ne tienne ! Peppone n’en a pas terminé avec ses lubies. Et quand il s’agit de faire bâtir une maison des travailleurs en lieu et place d’une chapelle où trône la Madone, le sang de son éminence ne fait qu’un tour. D’habitude, des personnes de ce rang règlent le différent par voie de courrier et par personnes interposées, mais là… il s’agit de leur village, quand même ! Au diable donc les protocoles administratifs pour en découdre soi-même sur le terrain.
Je ne sais pas si le poste qu’ils occupent leur a apporté une relative sagesse, mais Gino Cervi et Fernandel n’ont plus tout à fait la même fougue, et la saga tend à s’essouffler un peu. Qu’on se rassure, il reste encore de très bonnes séquences, que ce soit en situations cocasses ou en répliques hilarantes, arbitrées malgré lui par le chauffeur de Don Camillo qui ne sait pas trop où se mettre. Et puis la très visible complicité entre les deux acteurs vedettes finit de sauver le reste de ce nouvel épisode politico-clérical, car ils nous ont tant habitués à leurs joutes verbales que nous attendons bien plus que la solidité du scénario.