J’ai du mal à refuser un DTV avec Christian Slater (True Romance, Very Bad Things). C’est d’ailleurs à cause de ça que je me suis tapé Alone in the Dark (2005). Bon, et un peu aussi car je suis un maso du cinéma et que je m’étais lancé comme mission de voir tous les films de Uwe Boll. Slater est un excellent acteur mais ses choix de carrière l’ont fait sombrer dans les films de seconde zone. Il n’y a qu’à voir sa filmographie à partir des années 2000 pour se rendre compte que c’est guère reluisant. Nous allons nous intéresser aujourd’hui à Dolan’s Cadillac (2009), adaptation cinématographique d’une nouvelle de Stephen King qui, malgré de nombreuses imperfections, mérite qu’on y jette un œil. Un film qui ne brille pas par sa subtilité, mais dont les dernières vingt minutes valent leur pesant de cacahuètes.


Dolan’s Cadillac est donc une nouvelle écrite par Stephen King et qu’on retrouve dans le recueil de nouvelles horrifiques « Rêves et Cauchemars » publié en 1993. Une nouvelle relativement courte, à peine 100 pages, adaptée à l’écran par le scénariste Richard Dooling (la série Kingdom Hospital) et le réalisateur Jeff Beesley (tout un tas de séries inconnues et autres téléfilms) mais dont la genèse date de plus longtemps. En effet, c’est au début des années 2000 que le projet commence à voir le jour. Stacy Title (L’Ultime Souper, Hood of Horror) est chargée du scénario et de la réalisation du film dans lequel devaient jouer Kevin Bacon (pour interpréter le héros) et Sylvester Stallone (pour jouer l’antagoniste) qui avaient donné leur accord. Le projet ne voit finalement pas le jour lorsque l’une des sociétés coproductrices, Franchise Pictures, fait faillite. Le projet n’est pas enterré pour autant puisqu’on le ressort des cartons en 2007 et c’est Erik Canuel (Bon Cop Bad Cop, Barrymore) qui est pressenti pour diriger le film. Mais après une réduction de budget de 12 à 9M$Us, ce dernier jette l’éponge. Pour la même raison, Dennis Hopper est écarté et remplacé par Christian Slater, moins gourmand, pour incarner le méchant du film. L’inconnu Jeff Beesley se retrouve au poste du réalisateur et Richard Dooling à celui de scénariste avec pour but d’arriver à faire un long métrage d’1h30 à partir d’une nouvelle de seulement 100 pages. Oui, tout ça semblait très mal barré dès le départ mais le résultat est au final très regardable, voire divertissant car tout le contenu qui a été rajouté (environ la moitié du film) va servir à étoffer un peu plus l’histoire et surtout les personnages (notamment celui de Dolan) tout en restant fidèle au scénario de base.


On y suit donc Robinson, incarné par Wes Bentley (American Beauty, Interstellar), qui va lentement mais surement préparer sa vengeance après que Dolan, mafieux spécialisé dans la traite des êtres humains pour le marché du sexe joué par Christian Slater, tue sa femme, incarnée par Emmanuelle Vaugier (Saw 2 et 4, la série Les Frères Scott), qui a assisté à un de ses meurtres dans le désert. Même si cette dernière est clairement en deçà, les deux hommes du trio de tête s’en sortent très bien. Wes Bentley est très bon malgré son rôle assez complexe, et Christian Slater est toujours aussi excellent dans les rôles de grosses raclures avec lesquels il semble beaucoup s’amuser. Son jeu d’acteur pourra paraitre parfois un peu poussif mais c’est ce qui le caractérise très souvent. La mise en scène de Jeff Beesley est des plus sympathiques. Il nous délivre de très beaux plans, d’autres plus classiques. Il joue énormément avec les couleurs chaudes, les effets d’ombres et de lumières. Ce dernier abuse malheureusement un peu trop de la caméra qui tourne autour des personnages, procédé qui peut avoir son petit effet lorsqu’il est utilisé avec parcimonie mais qui donnera rapidement le tournis si on en abuse. Le gros problème du film va venir de scènes qui s’étirent souvent beaucoup trop en longueur. Même si le contenu qui a été rajouté par rapport à la maigre nouvelle permet d’étoffer pas mal de choses, il rallonge quand même souvent artificiellement la durée du métrage. C’est sans compter sur les invraisemblances de certaines scènes ou de certains dialogues (il n’y a pas d’adresse IP en .666, parole d’informaticien) qui font que le film manque clairement de subtilité. Mais ces problèmes sont rattrapés par l’excellente très longue dernière scène, le duel psychologique captivant entre les deux protagonistes du film qui à lui seul mérite qu’on jette un œil à ce petit film qui n’a au final pas de grosses prétentions mais qui s’avère pourtant des plus sympathiques.


Adapté d’une nouvelle de Stephen King, Dolan’s Cadillac est un petit DTV qui tient la route. Plombé par un rythme en dents de scie et des seconds rôles pas toujours au top, il n’en demeure pas moins une bobine certes oubliable mais néanmoins efficace grâce à un excellent final.


Critique originale : ICI

cherycok
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le 9 juin 2020

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