Dogman
5.8
Dogman

Film de Luc Besson (2023)

“Plus je côtoie les hommes, plus j’aime les chiens !” (Douglas)

Toute cette gentille constellation de journalistes nombrilistes soi-disants spécialistes du 7e Art, qui avait encensé naguère, “The Joker”, en lui attribuant cinq étoiles, se voit plus avare aujourd’hui en crachant sa bile verbale pompeuse sur le “Dogman” de Luc Besson - que beaucoup pourtant comparent avec Arthur Fleck, l’homme au teint blafard et au rictus permanent - faisant passer du même coup les fans du film de Besson pour des beaufs bas-du-front. Qu’importe, car au bout du compte où devrais-je plutôt dire au bout de ce conte pour adulte, c’est l'enthousiasme qui prime. L’enthousiasme d’avoir durant un peu moins de deux heures, vibré, rigolé, voire même être émue aux larmes face à une horde de chiens de toutes formes, tailles et races (nous n’en avions pas vu autant depuis l’excellent “White God” du hongrois Kornél Mundruczo en 2014). Cette entité à quatre pattes n’a qu’un seul maître, un “super-anti-héros des temps modernes joué par le génialissime Caleb Landry Jones dont la posture rappelle à la fois Elijah Price d’”Incassable” mixée avec le look des personnages de “Prescilla folle du désert”. Le mélange est détonnant ! L’acteur de “Get Out” et de “Nitram” y interprète Douglas - une sorte d’enfant sauvage à la truffaut - lorsque martyrisé par son père, celui-ci est parqué avec des chiens de combat dans une cage. Il y passera plusieurs mois avant d’intégrer différents foyers. D’une enfance terrible à une adolescence difficile, il en découle une histoire d’abandon, de souffrance, mais surtout beaucoup d’amour, un amour sans faille, inconditionnel pour la race canine. Avec “Dogman”, Luc Besson convoque son cinéma le plus populaire. On pense bien évidemment à “Nikita” ou à “Léon”, dans ses moments de tensions, mais pas seulement. Le récit de “Dogman” puise sa force émotionnelle en empruntant autant les sentiers du burlesque que ceux de la littérature britannique du XIXe siècle, un peu comme si “Hedwig and the angry inch” rencontrait Dickens et Kipling, une sorte d’“Oliver Twist” au sein d’un “livre de la jungle” urbaine cette fois-ci. Le public avait de grandes espérances quant au retour en grâce de Luc Besson au cinéma, c’est chose faite ! (avis perso)

RAF43
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le 26 janv. 2024

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