Echec et meute
L'être humain est, avant toute autre chose, un animal social. Mais comme il aime plus que tout se raconter de réconfortants mensonges, il fait tout ce qui est son pouvoir pour l'oublier, et feint de...
Par
le 22 nov. 2018
52 j'aime
10
Il y a dans le nouveau film de Matteo Garrone quelque chose de modeste et de doux, qui contraste avec ses films précédents. Les exubérances baroques et opératiques de Tale of tales et Reality sont bien loin.
Garrone resserre ici son scénario (et sa mise en scène) sur le portrait de Marcello, dont l'humilité appelle l'humilité. C'est peu dire que Marcello Fonte offre une prestation incroyable : il est le personnage plus qu'il n'est possible, et son attitude à la fois contrite et épanouie lors des remises des prix à Cannes le confirme (il y a glané sans discussion possible le prix d'interprétation masculine).
Dogman est un hymne à la bonté bafouée, à la fois limpide et beau. En faisant avancer son intrigue pas à pas vers une confrontation que certains trouveront simpliste (bonté et naïveté vs brutalité et efficacité), Garrone atteint une sorte de plénitude digne de la mythologie grecque : le personnage de Marcello est un archétype de la bonté qui ne pourra se remettre de sa victoire involontaire.
Le décors trouvé par Garrone est parfait, le casting est excellent et la mise en scène est virtuose sans être tape-à-l'oeil. Je conseille donc vivement.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les 20 meilleurs films de 2018
Créée
le 9 août 2018
Critique lue 180 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Dogman
L'être humain est, avant toute autre chose, un animal social. Mais comme il aime plus que tout se raconter de réconfortants mensonges, il fait tout ce qui est son pouvoir pour l'oublier, et feint de...
Par
le 22 nov. 2018
52 j'aime
10
On ne peut pas le nier, depuis quelques années et malgré de nombreux prix et nominations, le cinéma italien se fait discret. Pourtant, je pense que le talent est toujours bien présent mais celui-ci...
Par
le 8 janv. 2019
37 j'aime
38
Un prologue en trompe-l’œil. Avec en gros plan, puis en très gros plan, la tête énorme et blanche d’un molosse, la gueule ouverte, des crocs terrifiants – et la peur qui va glacer le spectateur,...
Par
le 1 août 2018
36 j'aime
17
Du même critique
Leto est un bel objet, qui plaira aux esthètes, aux journalistes de rock, aux défenseurs de Kirill Serebrennikov (le réalisateur du film, persécuté par le pouvoir russe), aux fans d'Iggy Pop, aux...
Par
le 7 déc. 2018
38 j'aime
8
Quel autre cinéaste qu'Hirokazu Kore-Eda est aujourd'hui capable de filmer la beauté du monde ? Depuis que Malick est parti en vrille dans sa trilogie émoliente, la réponse est claire :...
Par
le 28 oct. 2015
31 j'aime
3
Le dernier Olivier Assayas mêle de façon assez grossière une réflexion lourdingue (et déjà datée) sur la révolution numérique et des histoires quelconques de coucheries entre bobos. Sur le premier...
Par
le 18 janv. 2019
30 j'aime
2