La violence engendre la violence
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Ce film fait partie de mon "rattrapage culturel" version "C'est sûrement de la merde mais je suis curieux."
Scénario :
C'est un cowboy taiseux, en noir, badass, chaotique neutre aux yeux bleus qui entre dans une ville dévasté et va venir en aide à la population locale. (Et non, c'est pas Clint Eastwood, mais ça aurait pu l'être.) Comme il transporte un cercueil, il est un peu crevé et pas très locace.
Il faut dire que la ville est un trou paumé qui subit entre autre : les assauts des mexicains qui viennent là bas pour violer des femmes et piller des trucs, les militaires sudistes locaux qui viennent ici pour raquetter ce qui n'a pas été pillé et re-violer les femmes, la boue qui a envahi la ville et le cimetière qui fait 5km de long. Ça expliquerait pourquoi cette riante cité n'est peuplé que d'un barman et de 5 prostitué.
J'avais choisi d'étudier Django pour voir le rapport avec le film de Quentin Tarantino Django Unchained
Et en fait, il n'y a AUCUN rapport. C'est juste que le titre est limite devenu un gag, ce film ayant remporté la réputation du western le plus violent jamais fait, de nombreux autres westerns spaghettis se sont mis à capitaliser sur son succès en rajoutant "Django" dans leur titre, ou dans la traduction de leur titre. D'où l'envie de Quentin Tarantino de rajouter Django dans un titre de western, chose qu'avait déjà faite Takashi Miike 5 ans avant lui. (Miike, lui aussi grand amateur de série B.)
Sinon, le film n'est pas si violent que ça, notamment quand on le compare aux films de Sergio Leone de la même époque. Il y a juste une scène un peu gore avec une oreille coupée et le fait que le héros finisse avec les mains ensanglanté. Bref, il était sûrement choquant il y a 50 ans lorsqu'il était sorti, mais maintenant, ça reste un western spaghetti avec tout les poncifs qu'il a copié au genre et une trame (et un personnage principal) vaguement copié sur Pour une Poignée de Dollars.
Moi qui pensait que le film allait être nul, finalement, j'ai bien aimé. Chose rare, je l'ai vu sciemment en V.F. le film n'étant proposé qu'en Version anglaise ou en version française. Aucune des deux n'étaient visiblement la langue originelle des comédiens et ça se voyait sur leurs lèvres. J'ai donc switché sur la version française, où Django était doublé par le doubleur habituel de Clint Eatwood, histoire de bien surfer sur la ressemblance avec Franco Nero.
Du coup, on a une sorte de photocopie de la formule des films de Sergio Leone avec ses punchlines, ses effets de zoom, sa reprise de l'esthétique western mais en plus crade et surtout son personnage taciturne qui se retrouve entre deux bandes de méchants et tente de rendre justice. Et encore c'est vite dit, parce que lui-même semble avoir une moralité très douteuse.
S'il a perdu sa violence graphique, le film est néanmoins teinté d'un nihilisme assez rare : aucun personnage ne pourrait être qualifié de "gentil" voire de "sympathique" y compris Django qui est violent, n'a pas de code d'honneur, semble guidé par l'appât du gain et par la vengeance. Aucun de ses antagonistes, que ce soit le Major Jackson ou Hugo Rodriguez ne semble représenter le camp du bien. Ce que le film fait bien comprendre au début lorsque le personnage de Maria est fouetté par des mexicains avant d'être délivré par des sudistes... qui souhaitent la tuer en la cramant sur une croix. Même le semblant de comic-relief du film, le barman est au fond un mac qui profite des prostitué pour faire son beurre avec les deux camps.
Ça faisait longtemps que je n'avais pas vu un film avec autant de personnages pourris et absolument rien pour les excuser ou les sauver. (Tout au plus la volonté de révolution d'Hugo Rodriguez) Et le tout se passe dans une ville tellement vide qu'elle en est boueuse. Ce qui est à l'origine un accident de tournage rend le film encore plus désespéré : les personnages ont du mal à se mouvoir, ils sont crades, tombent, etc.
Le film commence avec le personnage principal trainant un cercueil et se termine dans un cimetière. C'est peut-être pas le western le plus violent mais c'est celui qui m'a marque le plus par son nihilisme.
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Créée
le 24 juin 2018
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