« Une vie à attendre d’enterrer Django dans ce cercueil »

Un homme marche lentement, lourdement, une boue qui ne quittera pas le film, colle à ses bottes, il traîne au sol un lourd cercueil. Image choc dès l’ouverture du film pour un film choc, particulièrement violent au point qu’il sera interdit dans plusieurs pays durant plusieurs années.


Ce cercueil bien sûr a une place particulière dans ce film : symbole d’un homme qui est mort et qui survit uniquement pour assouvir sa vengeance. Ce cercueil, il lui a donné son propre nom, il s’identifie totalement à lui. Il le porte, le soulève, l’étreint, le descend, le remonte, le tire encore et encore. C’est que ce cercueil porte l’outil de sa vengeance à laquelle il s’identifie également. Un homme mort, un vengeur et du coup un homme qui ne peut plus laisser place à l’amour, qui n’a plus de place pour lui car aimer c’est risquer de perdre une fois encore la personne aimée. Une vie sans amour, sans risque d’aimer, une existence morte… Telle est l’histoire de Django : celle d'un homme brisé.


Que faut-il pour qu’un homme revienne à la vie ? Qu’il quitte la mort à laquelle il s’est attaché, qu’il accueille l’amour et donc la vie. Même brisé dans son corps et son psychisme, il pourra revivre et reprendre la route de la vie. Un parcours qui n’est pas gagné d’avance.


Django est violent : ça ne tire pas, ça mitraille. Django est sale : les personnages pataugent dans la boue, se roulent dedans. Mais Django c’est avant tout un film tragique sur la souffrance qui a pris pied dans le parcours de vie d’un homme et qui ne le quitte plus.

Créée

le 18 sept. 2022

Critique lue 60 fois

11 j'aime

4 commentaires

abscondita

Écrit par

Critique lue 60 fois

11
4

D'autres avis sur Django

Django
B_Jérémy
7

La violence engendre la violence

Merci. De quoi ? De ce que tu as fait pour moi. Je ne l'ai pas fait pour toi. Merci quand même. Arrête de me remercier. Qui sait si j'ai bien fait. Je te remercie parce que,...

le 24 juil. 2020

56 j'aime

35

Django
Gothic
5

Django Renard contre Jamie Foxx

Lacune vieille de plusieurs décennies, je m’étais juré de voir ce "Django" version Corbucci, après m’être délecté de l’essai Tarantinesque quasi-éponyme. Si Nero arrive à incarner ce personnage...

le 30 déc. 2013

48 j'aime

14

Django
Torpenn
4

De la petite bière...

Adulé ici comme ailleurs à un niveau parfaitement incompréhensible, Django se révèle en tout cas parfaitement caractéristique du western spaghetti, les films de Leone s'apparentant de plus en plus...

le 30 janv. 2012

48 j'aime

16

Du même critique

La Leçon de piano
abscondita
3

Histoire d'un chantage sexuel ...

J’ai du mal à comprendre comment ce film peut être si bien noté et a pu recevoir autant de récompenses ! C’est assez rare, mais dans ce cas précis je me trouve décalée par rapport à la majorité...

le 12 janv. 2021

56 j'aime

20

Le Dictateur
abscondita
10

Critique de Le Dictateur par abscondita

Chaplin a été très vite conscient du danger représenté par Hitler et l’idéologie nazie. Il a été l’un des premiers à tirer la sonnette d’alarme. Il commence à travailler sur le film dès 1937. Durant...

le 23 avr. 2022

33 j'aime

22

Blade Runner
abscondita
10

« Time to die »

Blade Runner, c’est d’abord un chef d’œuvre visuel renforcé par l’accompagnement musical mélancolique du regretté Vangelis, les sons lancinants et les moments de pur silence. C’est une œuvre qui se...

le 15 janv. 2024

32 j'aime

19