DISNEY ET LES 2000
6.1
DISNEY ET LES 2000

Documentaire de Victor Bonnefoy (2018)

Bofbof.


Le récit est moyen. D'un côté, il y a ce cours d'histoire qui n'est pas inintéressant mais qui paraît parfois survolé. On apprend tout de même des choses si on n'a pas trop suivi les sorties Disney, mais bon, on ne voudrait plus. Un autre côté nous associe qualité et rentabilité : plutôt que de rester neutre, le ton enjoué de l'auteur donne l'impression que réussite commerciale rime avec qualité ; ce n'est pas systématique, mais c'est ce que l'on reviendra, à cause de ce manque de neutralité ou cet excès d'enthousiasme. Il aurait fallu parler chiffres et chiffres uniquement et éviter de s'emballer en fonction de son propre avis. Enfin, dernier côté, le plus plombant, cette volonté de faire de la fiction. C'est un truc que les youtubeurs adorent faire et que beaucoup de gens semblent apprécier : chez moi ça ne passe pas, simplement parce que les youtubeurs, en grande majorité, ne savent pas réaliser, tombent dans des facilités de montage, découpe l'action sans comprendre l'importance du bon plan ; en gros, ils refont ce qu'ils ont déjà vu plein de fois sans en comprendre l'essence, le but, la raison d'être de ces plans, de ce découpage, de ce montage. Et cela a un impact sur le récit, forcément, couper l'histoire pour insérer des digressions aussi peu intéressantes. Pour terminer, l'auteur nous dévoile ses intentions, voulant probablement être sûr qu'on les comprenne. Mais pourquoi ? Un récit fonctionne mieux si chacun peut s'y identifier, y trouver ce qu'il veut. À partir du moment où l'auteur explique la raison d'être de ce film DANS le film, c'est comme s'il fermait toutes les autres portes et que seuls ceux qui ressentent ce même brin de nostalgie peuvent encore apprécier... et encore, comme il s'agit clairement d'un trip personnel... ça nous prive de notre part d'identification. Il l'aurait expliqué dans une autre vidéo, ça aurait moins dérangé, car forcément, chaque auteur a sa vision des choses, a ses intentions derrière un projet, mais il n'a pas à les imposer, la magie de l'art, c'est justement de découvrir ce que les spectateurs vont faire du produit que l'on a fait. Et parfois on est agréablement surpris parce qu'ils voient des choses auxquelles on s'attendait absolument pas.


La mise en scène, donc, c'est pas terrible en ce qui concerne les fictions : le découpage n'est pas adéquat, les gags tombent à l'eau ; le montage est mou, ringard, facile. Quelques idées d'imageries tombent à l'eau aussi, à nouveau parce que c'est trop 'stylé' mais déjà ringard, surtout. Pour le reste, le réalisateur place les bonnes images d'archive, ou les bons extraits, encore que, parfois ça manque d'images plus parlantes au profit d'un caprice personnel du réalisateur. Mais bon, c'est pas trop mal emballé. Les acteurs sont très mauvais, c'est triste, mais pas surprenant : les youtubeurs ont créé leur petit monde fermé, ils tournent entre eux, ne cherchent pas à engager de vrais comédiens avec un vrai talent. Inthepanda est de retour avec ses effets de voix foireux. Il s'en sort mieux que sur son docu consacré à Halloween, mais il reste des inflexions assez ridicules, mal venues, mal rythmées.


Bref, on apprend des p'tites choses, c'est documentés, mais dans l'ensemble, c'est mal rythmé, mal ficelé avec des parties fictives inutiles... et donc on s'emmerde un peu. Mais j'avoue que pendant 10 minutes j'y ai cru.

Fatpooper
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le 10 nov. 2018

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