Disco Boy par lucaslm98

Il y a des films où il faut s’abandonner, lâcher prise, se laisser envoûter pour participer à un voyage unique. DISCO BOY fait partie de ces films. S’il n’est pas exempt de défauts (un déséquilibre du récit en faveur du soldat biélorusse, une deuxième partie beaucoup trop rapide), le film de l’Italien Giacomo Abbruzzese propose un voyage onirique et sensoriel assez rare dans le cinéma. C’est un film de transe, peu d’autres mots peuvent mieux définir le film. La connexion entre Aleksei, Jomo et sa sœur reste mystérieuse, fonctionne par son étrangeté et la confusion qui tourne autour, de la raison pour laquelle ils voient ce que les autres voient à l’explication du mécanisme ou de la magie à l’œuvre dans une telle connexion. Le destin de ces trois personnages importe au réalisateur, qui signe un film finalement très politique, sur la question des frontières (géographie, langue) et de la migration.

Les trois protagonistes sont en quête d’un endroit où s’épanouir, où vivre pleinement leur vie, exciter tous leurs sens. La légion étrangère et le MEND, s’ils sont décrits avec attention et précision dans la première partie, laissent place à l’errance dans Paris d’Aleksei et la perdition du frère et de la sœur. Il faut le dire : la photo est sublime (le feu lors de danse nocturne, les néons de la discothèque, la lumière de Paris la nuit) ; la musique hypnotique ; le casting magnétique. Le voyage dans un Paris méconnu témoigne du caractère apatride des trois héros, toujours en mouvement, jamais rassasiés, pleins de rêves et d’illusions, et la musique sera comme un élément libérateur et de réunion entre les trois personnages – la musique se passant de mot et de nationalité. Un très beau trip musical et dansant, dont on ressort secoué et fasciné.