Quand il fait des films en Angleterre, Stephen Frears fait des films 'sociaux' comme on dit, c'est à dire des films proches des gens pauvres et de leurs problèmes de la vraie vie qui est dure, toujours virevoltant entre les communautés,
Ce film a un côté précurseur, il parle des sans-papiers avant que tous les metteurs en scène occidentaux à la fibre un brin sociale ne s'y mettent. Mais Frears évite les pièges. Il sait être glauque et dur pour parler de la vie difficile des ses personnages, sans papiers donc sans existence, sans droits, sans moyens, obligés de supporter et de fermer les yeux devant les pires horreurs. Mais il parvient à éviter le misérabilisme et le sentimentalisme exagéré qu'on trouve chez d'autres, car ses héros ne tombent jamais au fond. D'ailleurs, si la première heure du film est réaliste, la fin donne plus dans la fiction, la comédie même avec un retournement de situation peu crédible et un Sergi Lopez qui surjoue avec humour le méchant de film américain contre la fraternité internationale des sans-papiers. Comme Frears sait filmer, et que les acteurs s'en tirent bien (surtout Chiwetel Ejiofor, excellent), ça se laisse bien voir.

On regrettera quand même les héros tellement parfaits, et les méchants ( Sergi Lopez, donc, ainsi que les deux flics de l'immigration qui s'acharnent à la Starsky et Hutch sur la pôvre Senay) qui semblent sortir d'un autre film.
Khaali
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le 5 mai 2012

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