On prend les mêmes et on recommence... en pire !

Un point positif notable de ce film ? Carlos Santana en générique d'ouverture. Sinon... eh bien... bon, voyons voir.

Dirty Dancing premier du nom est passé culte dans le domaine de la niaiserie, de l'histoire d'amour improbable, du kitsch absolu dans la comédie romantique, et du mauvais jeu d'acteur (RIP Swayze, cependant). C'est ridicule mais tellement bon. J'ai limite envie de dire que c'est un nanar pour filles.
Je veux dire par là que le film est mauvais, objectivement, mais qu'il dégage une certaine naïveté, fraîcheur, et il faut le dire potentiel involontairement comique qui fait qu'au final, on l'adore. (Et puis moi j'veux pas courir après mon destin comme un cheval sauvage nyaaah)

Retrouve-t-on cela dans Dirty Dancing 2 ? Question scénario, la recette est *strictement* la même : une famille américaine avec papa, maman et les deux sœurs, s'amène dans un lieu tout neuf, l'une des deux filles tombe sur un travailleur beau gosse mais pauvre de l'établissement où ils logent, un concours de circonstances foireuses les amène à devoir danser ensemble, et ils tombent amoureux avant de devoir se séparer à la fin.

Sauf qu'à la différence de Dirty Dancing 1, celui-ci ne dégage aucun charme, il n'arrache aucun sourire attendri. L'héroïne incarne cet *insupportable* stéréotype de la nerd canon, c'est-à-dire une fille supra intelligente qui a apparemment aucun succès avec les garçons parce que trop branchée études et pas spécialement jolie... euh... messieurs, regardez la jaquette du film et revenez me dire si la demoiselle est effectivement un boudin ? C'est pire qu'Ugly Betty et consorts, à ce stade.

Le héros est... chiant, juste chiant. Mais bon, il est beau gosse il paraît, donc on lui pardonne. A noter qu'il sera opposé à un autre beau gosse qui voudra se faire l'héroïne lui aussi, mais ce dernier est riche et américain, conséquemment, c'est un enfoiré. Pas de souci, Javier, la voie est libre, elle est toute à toi.

La soeur ne sert à rien. Au moins la soeur de Baby dans le 1 servait d'élément comique foireux mais on s'attachait à elle. Là, elle est juste suprêmement inutile.

A la rigueur, les parents sont sympas. Y a une ébauche d'intrigue sur le fait que la mère ait du abandonner son rêve (que sa fille va bien évidemment réaliser à sa place, maaaan comme c'est mignon) et que toute cette histoire l'emmerde profondément. Ça aurait eu mérite à être plus creusé, mais faut se rappeler qu'on est devant Dirty Dancing, après tout.

Concernant l'aspect "politique" du scénario, on ne peut que rester béats de stupeur face à la vision de Cuba méchants américains/gentils révolutionnaires (l'histoire se passe en 58, année de la révolution contre Batista), tous les gens pauvres sont des beaux gosses virils et les militaires ont des sales gueules de méchants... je sais pas vous, mais moi, j'y crois pas une seconde. S'il fallait absolument rajouter une dimension politique à cette "œuvre", ils auraient au moins pu un peu creuser la question. Mais bon, une fois encore, c'est Dirty Dancing, fallait pas trop en demander non plus.

Dernier point : la musique. On est dans Dirty Dancing, après tout. Ben, Santana c'est chouette, et je ne suis pas spécialement réfractaire à l'utilisation de musiques "modernes" alors que ça se passe à la fin des années cinquante, après tout j'ai adoré dans The Moulin Rouge. Malheureusement, la BO est essentiellement constituée de musiques pseudo latinos tendances pour 2004 et qui paraîtront (voire paraissent) complètement insipides aujourd'hui. Foirage en règle donc. Je ne m'attarderai même pas sur la reprise de "I've had the time of my life" vers la fin du film, j'avais envie de vomir. Les scènes de danse sont correctes.

Pour répondre à ma question angoissée du début, est-ce que tout est à jeter dans ce film ?
Ben... ouais, à peu près tout.