Pulp Fiction

Le héros de comics créé par Chester Gould en 1931 n'a pas eu la même notoriété que ses comparses en collants de l'époque (Batman, Le Fantôme...) et, malgré un petit amas de fans, le personnage est longtemps resté dans l'ombre. C'est pourtant dans un pari risqué que se jette à l'eau en 1990 l'acteur-réalisateur Warren Beatty : celui d'adapter fidèlement l'univers du personnage à travers un épique long-métrage.

Alliant l'atmosphère du polar des années 30 (costumes trois-pièces, chapeaux feutre, sulfateuses et Packards flamboyantes...) à celui, très coloré, du comic strip, Beatty réunit avec une cohérence inouïe les deux univers et nous livre un film incroyablement fidèle au matériau original. Ainsi, les costumes sont flashy et multicolores, les décors sont en carton-pâte et les gangsters ont des gueules patibulaires, maquillés de façon exagérée pour bien reproduire à l'écran leurs tronches atypiques et difformes.

Niveau casting, c'est également du lourd : si le réalisateur s'octroie avec panache le rôle principal, on retrouve dans le rôle du bad guy de service le cabotin de première Al Pacino accompagné de près par une horde de sbires détestables incarnés par les méconnaissables Dustin Hoffman (parfait en Marmoneur incompréhensible), William Forsythe ou encore Henry Silva. Les deux principaux rôles féminins sont campés par l'angélique Glenne Headly et la sexy Madonna.

Se joignent également au casting dans de courtes apparitions Paul Sorvino, Kathy Bates et même James Caan ! Autour d'une intrigue en somme classique entremêlée d'une sorte de paternité naissante entre Tracy et le jeune Kid ainsi qu'un ambigu triangle amoureux, le long-métrage tient ses promesses et nous entraîne dans une aventure de haute volée sous fond de polar à l'ancienne. Drôle, enjoué et détonant, cette cinquième adaptation cinématographique du fameux policier en imper jaune est une brillante réussite.