Ce premier jet du cinéaste sud-américain est un remake de Taxi Driver de Martin Scorsese. Du moins, on pourrait le croire de primes abords. Car Mendez à une approche très différente et apporte une véritable identité à son film. Certes, le personnage principal est beaucoup moins charismatique que De Niro, mais reste convaincant dans son interprétation. Tant le personnage écrit par Mendez nous intrigue et "fascine".


C'est l'histoire d'un jeune péruvien de retour à Lima après quelques années dans l'armée. Mais son retour à la civilisation n'est pas simple et n'est qu'une succession d'échecs. Malgré la volonté de Santiago, la société le dégoûte et il ne comprend pas les gens qui l'entourent. Ce dernier hanté par ce qu'il a fait durant la guerre et par le conditionnement du bon soldat. Ainsi, ce dernier est un véritable paranoïaque voit la vie comme un combat constant contre autrui : il analyse tout le monde, ne prend jamais le même chemin, prévoit tous les faits qu'il va effectuer, en véritable stratège. Toutefois, ceci ne marche pas et malgré le fait qu'il veuille s'intégrer de manière à laver ses faits passés, on sent qu'il va mal finir...


Au-delà de la trame scénaristique prenante et poignante, la réalisation est irréprochable, est joue dans l'intérêt qu'apporte l'oeuvre au spectateur. Le premier choix qui pour moi est judicieux est le jeu de la couleur vers le noir et blanc. Au départ, on pense que c'est simplement les phases ou le personnage pense et nous narre ce qu'il a en tête. Ainsi pour mieux comprendre ses actes. Mais en réalité d'autres phases suivent ce choix du noir et blanc. C'est en réalité les phases ou le personnage est torturé psychologiquement, ou se trouve face à des choix difficiles. Le plus souvent des situations qui ne sont pas à la porter d'un autre, seul notre ex-soldat peut vivre ceci et le comprendre. C'est pourquoi le noir et blanc me semble bienvenu. L'autre atout est l'aspect très authentique et réaliste de la réalisation. Ce qui peut nous tromper sur les intentions de Mendez au début film, car on pourrait croire à un énième film sur la misère sud-américaine. Mais ce choix permet à l'œuvre et au message qu'il veut transmettre, de fonctionner. Et ceci de manière très efficace et douloureuse, un véritable film coup de poing.


Mendez avec cette œuvre montre qu'il est un cinéaste de talent tant son film est efficace et maitrisé. D'ailleurs, il ne souffre pas de longueurs et les 80 minutes passent à une vitesse folle. En d'autres termes Dias Santiago est un tableau qui torture son protagoniste, mais également les admirateurs que nous sommes.

ElDiablo
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le 17 avr. 2013

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