Avant de m'intéresser aux teens movies des années 80, j'ignorai l'existence de diabolo menthe, exceptée la chanson éponyme que j'ai toujours beaucoup aimé.
Sorti en 1977, il s'intègre pourtant très bien dans une potentielle rétrospective sur les films pour ados de cette décennie culturelle: remises en questions, ouverture sur le monde, sur l'amour, conflits avec des adultes, discussions entre amis, environnement scolaire/ universitaire, résurgence des sixties…
Entre le scénario et les actrices, difficile de dire qui est le plus authentique, mais Diabolo Menthe marque beaucoup de points de ce côté-là.
L'humour, très présent, réussit un bel équilibre entre l'aspect enfantin et l'aspect plus dramatique de certaines situations, auxquels renvoient par ailleurs les caractères de chacune des sœurs.
On sent une certaine défiance envers les adultes de la part de l'auteure, ce qui se confirme par son vécu, et cela renforce probablement le côté réaliste de la chose: pour écrire un teen movie, il faut être capable de se remettre dans la peau de l'adolescent (e) de jadis.
Néanmoins, bémol et pas des moindres, Diabolo menthe souffre d'un gros problème de rythme. Beaucoup de scènes sont coupées trop vite, les transitions sont brutales. On a certes l'impression de lire une succession de pages issues d'un journal intime, mais pas assez pour que cela soit un atout pour le film.
Fenêtre ouverte sur les années 60 et le vent de changement qui pointait à l'horizon, ce film nous offre un regard drôle, authentique et sincère sur l'adolescence, qui parvient sans mal à contrebalancer des lacunes au niveau du rythme. Authentiques et sincères, les actrices principales le sont tout autant, et portent à elles-seules Diabolo Menthe. La magnifique chanson du même nom, quant à elle, se retrouve sublimée par la scène de fin, référence nostalgique aux vacances de l'an passé, une nostalgie que chacun peut être amené à traverser...