Une introduction à bollywood

Mon premier bollywood. Le Roméo et Juliette indien paraît-il. Visionné par une gracieuse invitation avec trois amis un dimanche après-midi dans la chaleur d'un foyer de connaisseur.
Qu'ils soient loués car jamais je n'aurais pensé regarder ce type de film, même pas d'à priori particulier sur le sujet mais un non-intérêt simple et poli. J'avais tort, deux fois tort car j'ai bien l'impression qu'aujourd'hui un nouveau monde s'ouvre à moi.


Je ne suis pas assez connaisseur pour entrer dans les détails du cinéma bollywoodien alors on se contentera de quelques remarques et d'impressions.
Rencontre avec la société indienne tout d'abord, que je ne connaissais que peu. Certes un film comme celui-ci ne peut pas être complètement représentatif de la complexité et de la diversité d'une civilisation mais qu'importe. La présentation des deux familles "aristocrates" et leurs déboires sont passionnantes. La manière dont est dépeinte le système de caste qui prédomine alors au début du XXe siècle avec la présence de la colonisation anglaise en filigrane est intéressante.
Costumes d'une beauté effarante, décors de carton pâte pourtant réalistes et colorés au possible. On est bien là dans une grosse production à plusieurs millions de dollars avec des mois et des mois de tournage. Pourtant jamais aucune vulgarité ne pointe ici.
Le jeu d'acteur n'est pas si mauvais quoi qu'un peu exagéré parfois. On s'y fait vite. Il est de toute manière sublimé lors des passages de danses, épreuves obligatoires dans tout bon bollywood qui se respecte. Le moins que l'on puisse dire c'est que l'on est gâté. Aishwarya Rai est d'une beauté et d'une grâce surhumaine et son jeu d'actrice quelque peu théâtral devient un tourbillon hypnotisant durant les danses : mouvements des mains, sourires complices, regards caressants l'âme, impossible de ne pas tomber sous le charme. Madhuri Dixit est merveilleuse dans son rôle de courtisane à la fois rebelle et soumise. Les danses qu'elle produit avec Aishwarya Rai font montre d'une complicité exquise qui ravive les sens. Ce sont des traditions vieilles de plusieurs siècles qui explosent durant les trois heures du film sans que jamais on ne s'ennuie. Aucun temps mort, un divertissement noble quasi millénaire s'offre à nos yeux.
Les musiques d'Ismail Darbar sont prodigieuses, diablement entraînantes. Une sorte de vent frais venu du fond des âges dans notre époque de ressassement machinale. Un film profondément dépaysant voilà ce qu'est Devdas. La réalisation est simple et sobre, quelques mouvements de caméra curieux émergent parfois mais dans l'ensemble rien à reprocher. C'en est même virevoltant pendant les danses.


Moi qui suis proprement incapable de voir un film hollywoodien, Devdas est le premier pas qui m'initie à son séducteur rival ! Une histoire d'amour pour le meilleur et pour le pire comme celle entre Devdas et la divine Paro.


Dola Re Dola pour le plaisir des oreilles : https://www.youtube.com/watch?v=iEZXOhscj8s

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le 13 mai 2015

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