Bon que vais-je dire sur mon premier Dardenne, aimant les films dotés d'un scénario réaliste et qui traite de la vie de tous les jours, forcement celui ci m'a attiré, et le bruit qu'il a fait à Cannes ne m'en a pas dissuadé. Donc c'est curieux et joyeux que je me rend au cinéma pour le voir et woaw, une très très belle surprise, j'avais juste l’impression de voir la vraie vie. Des histoires comme ça des centaines de personnes les subissent, c'est juste aberrant et triste de voir un monde comme celui là mais c'est le notre.
Sandra va se faire virer de son travail si elle n'arrive pas à convaincre la majorité de ses collègues de refuser une prime de 1000 euros, au final l'histoire se résume à "Humanité ou survie". Car même avec la plus belle âme du monde, le plus beau cœur, quand on est endetté, à court d'argent ou quoi que ce soit on ne refuse pas 1000 euros de prime même si ça coûte le poste d'un collègue voire même d'un ami. Voilà jusqu'où va la société de nos jours, choisir entre une somme d'argent indispensable pour vivre décemment ou préserver le poste d'une femme qui sans son travail devra déménager et probablement s'endetter.
Apparemment les Dardenne aiment faire des films réalistes et je trouve ça très bien, car j'adore ça, non pas que j'aime voir les gens sombrer dans les ennuis ou voir leurs malheurs mais j'aime voir ces films. Entre un bon vieux thriller ou un truc fantastique ou encore un film où tout le monde s'en sort parfaitement dans la vie, où tout le monde est pété de tune, en bref j'aime les films qui nous rappellent que la vie n'est pas facile, que sans boulot bah vous n'avez rien. Les petites gens sans boulot ne sont rien et ça c'est terrifiant mais réel donc faut bien le dire et l'avouer au bout d'un moment.
Marion Cotillard qui est surement l'une des meilleurs actrices françaises incarne cette Sandra au bord du chômage à merveille, dire qu'elle a commencé dans Taxi, c'est fou quand même comme parcours, partir de Taxi pour finir chez Jeunet, Mann, Scott, Dahan, Marshall, Nolan, Allen, Soderbergh, Audiard, Gray et maintenant chez les Dardenne. Une vraie actrice qui sait choisir ses rôles, beaucoup ne l'aime pas à cause de la fameuse scène de The Dark Knight Rises, ce qui est stupide, ne pas l'aimer à cause d'une scène c'est juste abusé m'enfin bon.
Elle est accompagné d'un étonnant Fabrizio Rongione que j'avais découvert dans la série Mafiosa, un acteur prometteur, tout le reste du casting m'est inconnu à part Olivier Gourmet qui dispose d'un petit rôle et pourtant ils sont tous extraordinaires et si naturels. Franchement l'univers, les personnages, tout est si naturel et crédible que j'ai l’impression de ne pas être au ciné, bon après on se dit "Cotillard, jouer une femme au bord du chômage alors quand vrai elle doit être pété de tune c'est un peu du foutage de gueule" mais bon c'est le cinéma ça. Sinon à part un scénario parfait qui ne tombe jamais dans la facilité, le trop plein d'émotion ou encore l'incrédibilité le film dispose d'une superbe photo même si très simple, aucun artifice, tout parait crédible et réel, la mise en scène est irréprochable et le plus impressionnant à mon sens est la réalisation. Une réal peuplée de plans séquences magistraux, c'est que du dialogue ok, c'est pas des explosions ou des plans séquences à la "les fils de l'homme" où tout doit être précis à 100% mais ça n'est en rien plus facile. Tenir une dizaine de minutes dans un rôle dur et essayer d’être le plus naturel possible ce n'est pas plus facile du tout et ça se ressent, on ressent bien le travail derrière.


Pour finir je dirais simplement que ce film est une très bonne surprise et qu'il me donne envie d'attaquer la filmo des frangins.

Créée

le 10 juin 2014

Critique lue 256 fois

8 j'aime

1 commentaire

-MC

Écrit par

Critique lue 256 fois

8
1

D'autres avis sur Deux jours, une nuit

Deux jours, une nuit
Rawi
8

Critique de Deux jours, une nuit par Rawi

Deux jours et une nuit, c'est le temps dont dispose Sandra pour persuader seize de ses collègues de travail de renoncer à une prime juteuse afin qu'elle puisse garder son emploi. Première chose à...

Par

le 23 mai 2014

78 j'aime

18

Deux jours, une nuit
Grard-Rocher
10

Critique de Deux jours, une nuit par Gérard Rocher La Fête de l'Art

C'est sans doute le week-end le plus redoutable et le plus décisif que va devoir vivre Sandra. A la suite d'une dépression nerveuse qui l'a tenue éloignée de son travail un certain temps, elle est...

50 j'aime

53

Deux jours, une nuit
guyness
4

Chasseur déprime

Si on examine les choses avec attention, il n'y a guère que deux façons valables de rendre compte du réel. Le cinéma emprunte principalement deux canaux pour parvenir à ses fins: le réalisme ou...

le 24 oct. 2014

49 j'aime

17

Du même critique

Mad Max - Fury Road
-MC
10

WHAT A LOVELY DAY !

Voilà que le film se fini, les lumières se rallument, ni une ni huit je fonce rejoindre mon Interceptor (ouais enfin ma punto quoi, un peu d'imagination !), je démarre le moteur et v'là qu'il...

Par

le 23 mai 2015

57 j'aime

7

Interstellar
-MC
9

Quand vient l'espoir

Vous connaissez "Interstellar" ? Un petit film peu connu réalisé par Dolan ou Nolan je ne sais plus, non parce que moi je l'ai trouvé très sympa et j'aimerais qu'il soit plus connu. Non sans...

Par

le 17 nov. 2014

57 j'aime

31

Once Upon a Time... in Hollywood
-MC
10

Mélanchollywood

Tarantino a déclaré il y a quelques années, en parlant des films Western et donc forcément de Sergio Leone, que d'après lui, on ne peut se prétendre réalisateur de Western qu'une fois qu'on en a...

Par

le 14 août 2019

53 j'aime

36