Le Bon, La Bête et la Bombe

Je m’attendais à un film catastrophe classique (genre dont je suis friand), avec des explosions souterraines, des immeubles qui s’effondrent, des vagues géantes, des météorites (ou astéroïdes) fous qui frappent notre pauvre petite planète, des ondes de glace qui congèlent les continents … bref, à deux heures parsemées d’effets spéciaux délirants. Raté ! Si la première scène, impressionnante, remplit son contrat les suivantes se concentrent plutôt sur le périple d’une bande de soldats amateurs (des démineurs en fait) et d’un traitre. Bien sûr le paysage est dévasté et les immeubles pas très solides mais les grands effets sont absents.

Est-ce à dire que l’on perd au change ? Non votre honneur car la mission reste prenante et le suspens suffisamment présent pour que l’on s’attache à la destinée des héros de l’histoire. Bien sûr, il faut parfois oublier le jeu à la sauce coréenne des deux protagonistes, comique naïf pour l’un et sombre noirceur pour l’autre. Ils parviennent, malgré tout, à laisser deviner une amitié naissante. Il faut également accepter l’omniprésence des liens familiaux et la vénération portée aux enfants. Ils constituent l’un des moteurs de l’histoire. Il faut également renoncer à décrypter complètement les relations de la Corée avec la Chine et les Etats Unis. Cette toile de fond, un peu obscure pour un non spécialiste, apporte une certaine originalité à la trame globale.

Pour le reste le film est efficace, dépaysant et, s’il reprend les codes hollywoodiens, il les acclimate avec bonheur à sa propre culture. On y trouve quelques outrances (la scène du chariot par exemple ou le comportement du gouvernement américain) mais un film catastrophe sans outrances c'est comme un gâteau au chocolat sans chocolat, décevant. Donc oui, vive les invraisemblances !