Blockbuster au budget pharaonique et au casting de choc qui s’imposé dans le box-office local en 2019, Ashfall est assurément un bulldozer de l’action. Écrit et réalisé par Kim Byeong-seo (Cold Eyes) et Lee Hae-joon (My Dictator), le film catastrophe suit une escouade de démineurs sud-coréens en mission secrète dans la Corée du Nord afin de faire exploser des ogives nucléaires qui stoppera l’éruption du volcan Baekdu, capable de détruire les deux Corées. Pour cela, ils vont d’abord devoir délivrer un agent double en mesure de localiser les endroits stratégiques nécessaires pour éradiquer la menace, un agent pas vraiment docile.


Tout ça ne vous rappelle rien ? Que ce soit Armageddon, Volcano, Rock, Independence Day, M:I Fallout ou Ocean’s Eleven, le film emprunte à tous les râteliers de manière évidente, parfois presque gênante, multipliant les moments forts jusqu’à l’outrance avec une maestria graphique rare pour un film coréen. Car il faut bien l’admettre, Ashfall est une réussite en la matière : débordant d’action bigger than life, la mise en scène fait mouche. Et ce point fort se révèlera également un point faible, le rythme sans concession étant particulièrement étouffant, on a du mal à pleinement apprécier les moments plus calmes et plus sérieux.


Cette volonté d’en faire des tonnes, de proposer des situations au-delà du réel (ou comment survivre à une vague de dix étages en étant enceinte) et de mélanger les genres jusqu’au buddy movie burlesque, nous fait rapidement oublier la menace volcanique et le but premier de la mission, sacrifiant pour cela des personnages clés (Ma Dong-seok) ou des moments plus soutenus. Pourtant, en l’état, Ashfall se démarque agréablement grâce à cet humour typiquement coréen, omniprésent et désopilant, qui apporte heureusement une patte dans ce gigantesque remake transformé en melting-pot.


On rit donc à gorge déployée devant les extravagances d’un Lee Byung-hun à contre-emploi ou d’une équipe de sauveurs pas vraiment badass menée (plus ou moins) par un Ha Jung-woo presque gaffeur. Des séquences intervenant sans crier gare, ajoutant une touche de légèreté à un long-métrage un poil trop long et parfois fatigant mais dans son ensemble réussi. Très impersonnel mais paradoxalement aussi très coréen dans son humour, Ashfall pourra rebuter autant les détracteurs de blockbusters poussifs que les fans de Lee Byung-hun, l’acteur n’ayant jamais autant rigolé devant la caméra…

MalevolentReviews
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le 2 juil. 2020

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