Desert Moon
5.5
Desert Moon

Film de Shinji Aoyama (2001)

Desert Moon est le huitième film de Shinji Aoyama et le deuxième film du réalisateur à être présenté en compétition au Festival de Cannes en 2001; faisant suite à Eureka, présenté en 2000.
D'après moi , il avait dû mettre tout son coeur à Eureka, un an avant et il n'avait plus aucun jus !


Nagai est un homme d'affaires japonais instruit essayant désespérément de garder son entreprise de logiciels de pointe à flot au milieu du mécontentement des actionnaires et des querelles au sein de l’entreprise.
Son état émotionnel bascule quand sa femme Akira le quitte brusquement.


Se sentant vulnérable et solitaire, Nagai regarde de façon obsessionnelle une vieille cassette vidéo des temps heureux avec sa femme et son enfant.
Son épouse boit pour oublier les complications quotidiennes et rêve de retourner à la monotonie paisible de son enfance à la campagne.

Sa fille Kaai est le seul lien qui la rattache à la réalité.


Bientôt apparaît dans ce drame Keechie, un vagabond déséquilibré qui prétend avoir tué son père, image de l’autorité et d’une catégorie sociale aisée qu’il hait farouchement.
Il s'insinue bientôt dans la vie des deux protagonistes, simultanément, et va être la solution des problèmes entre les deux époux.


Ce film parle du malaise spirituel et familial provoqué par la situation économique de la société japonaise contemporaine.
On peut aisément l’étendre à toutes nos sociétés modernes, même s’il est bien connu que le phénomène est amplifié au Japon.


J’ai passé le premier tiers à engranger les informations que me transmettaient les images et les rares dialogues, sans sentir de réelle émotion et en combattant l’envie d’arrêter le film.
Rien ne se passe vraiment et rien ne passe. Ça sonne creux et j’avais l’impression d’assister à du cinéma expérimental.


On échappe de justesse à l’incompréhension, vu la maladresse et la lourdeur de la mise en scène.
Les acteurs jouant les deux époux sont approximatifs et pas très convaincus, donc pas convaincants.
Restent le personnage de Keechie et son interprète, plus inspiré, qui apportent la dimension humaine qui manquent aux deux autres personnages.
Il commence par transférer sa haine du père sur Nagai pour finalement le pousser dans ses derniers retranchements pour qu’il dépasse ses peurs et interrogations.


Avec un autre montage et en coupant quelque scènes (notamment dans le premier tiers), le film gagnerait en dynamique narrative sans perdre ni son propos, ni la force que, malheureusement, on ne fait qu’entrevoir.


Je ne regrette pas de l’avoir vu mais reste quand même que le film est froid et que le côté humain de l’histoire n’arrive pas à transpirer, ce qui est quand même un comble pour un drame sur la famille.


Desert Moon est donc un drame sombre qui, malgré ses nombreux défauts, a finit pas m’entraîner avec lui dans sa deuxième partie, mais de justesse !

Johngarpe
4
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le 30 oct. 2021

Critique lue 95 fois

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