Cadre surendetté et au bord du burnout, Kim se jette d'un pont en plein coeur de Séoul. Il échoue sur une île à quelques centaines de mètres de la tour qui l'employait, mais sans possibilité de revenir. Au départ accablé par cette malchance, il finit par prendre goût à cette vie de Robinson Crusoé qui l'épanouit parfaitement. Jusqu'au jour où une jeune fille solitaire, qui vit recluse chez elle (et qui dort dans un lit en papier bulle, symbole fort de sa peur de se cogner au monde extérieur), l'aperçoit avec sa longue vue depuis sa chambre. Tout commence alors.


J'ai trouvé ce film d'une drôlerie sans pareille, le scénario est extrêmement original et l'histoire tellement tendre, tellement émouvante qu'elle suscite l'empathie dès les premières secondes. Le spectateur ne peut que se laisser attendrir par ces êtres à la marge, noyés dans l'ultra-moderne solitude, mais qui cherchent malgré tout l'espoir et l'amour qui leur apporteront le supplément d'âme qu'ils recherchent.


C'est une merveilleuse métaphore sur les liens qui se tissent entre les êtres, malgré l'envahissement du monde virtuel et illusoire qui nous entoure et nous berce de chimères sur la réalité de la vie et sa vérité.


Kim cultivant son jardin et récoltant sa première pousse de maïs, dégustant, les larmes aux yeux, un plat fumant de nouilles aux haricots noirs; Kim ému des messages que lui adresse la jeune fille et qui ont un goût d'espérance : chaque élément de ce film concourt à nous ouvrir les yeux sur les vraies valeurs de l'existence, avec une légèreté et une poésie qui m'ont fait pleurer de bonheur.


Je suis heureuse de dédier à ce petit bijou coréen ma 300ème critique : un véritable shoot de lumière et d'optimisme qui donne envie de lever les yeux au ciel de gratitude.

BrunePlatine
9
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le 19 déc. 2015

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