Un grand merci, Neill Blomkamp, pour nous avoir pondu une si belle purge, qui, à mon humble avis, et tu pourras t'en consoler ou t'en flatter, figurera au panthéon des meilleurs nanars de l'année 2021. Et oui, Blomkamp n'est pas un inconnu. Mais qu'il est loin de son magnifique District 9. Sa seule pépite d'ailleurs. Aussi, je vois venir le tableau : Il n'avait que des miettes pour tourner et j'en passe et des meilleures sur les problèmes qu'il a rencontrés avant et après le tournage, cependant! Quand tout t'envoie au casse-pipe, faut-il nécessairement y aller ? Pour exemple, Spike Jonze a bien pondu un splendide "I'm Here" bien moins long certes, mais avec trois francs six sous, preuve que l'absence de budget ne justifie pas tout. Tout mais pas ça ! Pas cette daube! Wazaaaa ?
Je ne sais que dire, très chers lecteurs, les mots peinent à venir à moins d'être saignants.
Je ne sais, en outre, ce qui est le pire dans ce (télé)film : l'image, ou l'histoire, ou le casting, ou le jeu, tout est à jeter à la poubelle. Et pourtant je l'aime bien, le Michael J.Rogers avec sa gueule de taulard, mais pas là. L'histoire est en fait tellement médiocre que tout devient très vite ennuyeux et soporifique pour ne pas dire dérangeant quand on aime le réa comme moi.
J'ai du avancer plusieurs fois, soyons tout à fait franc, tellement l'image est moche et le jeu affreux.
Avec son histoire de démon toute pourrie en plus alors qu'il aurait pu se servir de cette même super science pour aller envoyer la fille chercher chez sa mère d'autres raisons pour justifier son geste inqualifiable. Aller puiser dans le psychisme plutôt que d'aller s'engoncer dans le surnaturel.
Il y avait, à mon humble avis, une autre matière, plus intéressante, sans être comme obligé de partir dans les méandres de la sorcellerie, ici, de pacotille. Eh bien, non. Blomkamp est resté dans son délire en se foutant allègrement du spectateur.
Dans le récent Bliss pas glorieux non plus, peu ragoûtant lui aussi visuellement, au moins Owen Wilson était excellent et Salma lui donnait un peu de mou, mais là...Carly Pope, my god, et pire encore, sa mère au visage botoxé sans expression aucune, c'est une blague ? Si on ajoute les deux psycho-prêtres, c'est juste le pompon. ( fallait-il d'ailleurs travailler vraiment l'image ? )
Non ça sent trop le canular !!! Et justement ! Quand on y regarde de plus près, il y a des éléments qui tendraient vers cette hypothèse à priori farfelue.
Tout d'abord l'affiche. Pourrie. Affligeante. Elle a même été changée entre temps mais on est passé d'une affiche télé à un sous "Sinister" teinté de "The Owen"
Puis vient le titre. Demonic. Just Awful ! Pouvait-on faire pire ? La bande-annonce fait très peur, elle aussi. De plus, il y a des histoires de démons bien plus passionnantes qui attendent toujours d'être mises en image autant chez Lovecraft que chez Poe, Maupassant, et j'en passe, et je suis sûr que le père Blomkamp les a toutes lues, alors pourquoi ce mythe-là ?? Et puis là, en plus, à la différence des deux derniers, c'est simple, c'est le grand écart ! On est juste aux antipodes de son District 9 inventif, bouillonnant, et tellement drôle. "Demonic" suinte la déprime. C'est pas Demonic, c'est Deprimic ! Au moins il nous aurait fait rigoler ! Même pas. Et comme cerise sur le Mac'do, sa purge arrive bien après le Possession de Cronenberg plus enthousiasmant malgré de lacunes mais certainement pas visuelles, ou sonores, et quasiment en même temps que le Réminiscence de Lisa Joy à coup sûr plus inventif et plus beau visuellement même si les moyens n'ont pas manqué.
Je pose donc la question : Neill Blomkamp est-il sadomasochiste ? Prend-il du plaisir à se taper
les foudres de la critique et des spectateurs ? Il savait pertinemment bien que son Demonic ( Ah ce titre me pique le nez, décidément ! ) allait se faire éclater ? Malgré tout cela, j'y suis allé ! Moi aussi je dois être sadomaso...Mais bon. Son "corbeau démon" m'a tellement fait rire que je me serais cru revenir dans un Bioman quand le méchant apparait soudain en faisant sa pantomime absurde. Neill, reviens ! Dans la SF, si possible, vu que c'est là où tu sembles le plus à ton aise même si ça sentait déjà un peu le roussi avec ton "Chappie" très neuneu mais pas top mal et ton "Elyséum" mauvais mais pas tro raté visuellement et donnant par la même occasion à Matt Damon l'un de ses pires rôles.
Il avait pourtant rechaussé les bons skis avec ses courts métrages, Neill ! Arf ! Suis quand-même bien dégoûté. Je terminerai enfin par cette magnifique réplique du célèbre foulosophe Frank Ribery "J'ai que ça qu'à dire ! "