Dead pigs : une fresque sociale colorée de la Chine contemporaine

Premier long-métrage de la réalisatrice sino-américaine Cathy Yan, Dead pigs est le récit de plusieurs personnages presque déboussolés dans une Chine en rapide évolution. Mi-drame, mi-comédie, le film est inspiré de plusieurs histoires vraies, dont la découverte en 2013 de milliers de carcasses de porcs flottant dans la rivière Huangpu à Shanghai.

Le métrage haut en couleurs, au rythme dynamique, joue sur plusieurs oppositions, entre le monde rural et le monde urbain, les riches et les pauvres, l'Orient et l'Occident. Wang l'éleveur de porcs (Haoyu Yang) est poursuivi par des créanciers après avoir été la victime d'une escroquerie financière. Candy l'esthéticienne (Vivian Wu) résiste aux promoteurs immobiliers qui convoitent sa maison de famille pour construire un luxueux complexe. Un serveur (Mason Lee) commence une relation improbable avec une riche héritière (Meng Li). Et finalement un expatrié américain (David Rysdahl) tente de se faire une place en Chine en se prêtant à des entourloupes qui jouent sur son image d'Occidental.

Ces arcs narratifs se rejoignent progressivement, en mêlant décors de néons, séance de casques VR et karaoké improvisé. Mais la collection de personnages hétéroclites semble en fait plus artificielle que réelle. Surtout le film se termine par un happy end aussi facile que hâtif.

Dead pigs reste néanmoins une fresque sociale colorée de la Chine contemporaine, tiraillée entre ses modes de vie traditionnels et sa marche rapide vers le "progrès" au son de "Money is king". On comprend aussi pourquoi un studio comme Warner Bros décida quelques années plus tard de confier la réalisation de Birds of Prey à Cathy Yan, qui fait preuve d'un réel talent narratif.