Un homme, une femme... Sauf que Jacques Audiard n'a rien de Claude Lelouch : pas de chabadabada, pas de course automobile, et la plage présente n'est qu'un obstacle de plus à surmonter pour les personnages plutôt qu'un lieu romantique. Audiard aime ses personnages, ses abîmés de la vie, en externe (Cotillard) ou en interne (Schoenaerts), qui ne se construisent pas mais se reconstruisent. Il les filme au plus près, sans fausse pudeur, érotisant leurs corps difformes, charcuté ou massif. Il évoque une histoire d'amour qui ne veut pas dire son nom mais ne s'en cache pas pour autant. Il a recours, parfois, à des métaphores trop faciles pour lui (l'accident du garçon) mais sait aussi faire preuve d'une poésie du morbide déjà esquissée dans Un prophète (l'accident de Cotillard). Surtout, il laisse deux acteurs magnifiques se sublimer, Cotillard toute en blessure et, surtout, Schoenaerts en force pure, physique mais aussi de jeu. Un trio extraordinaire, dont les défauts du film (j'ai beaucoup de mal avec le gosse, et le scénario reste un peu trop convenu) n'altèrent finalement que peu la performance réellement cinématographique.
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le 1 juin 2012

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