Darlin'
5.2
Darlin'

Film de Pollyanna McIntosh (2019)

Faisant suite au radical The Woman qui, à la tyrannie et l'oppression systémique masculine blanche cis dominatrice, répondait par le meurtre d'homme et d'enfant, nous avons aujourd'hui Darlin', suite qui nous fait retrouver les protagonistes féminins du film, en visant cette fois ci la religion catholique, véritable institution de l'oppression masculine toxique, où la rigueur castratrice de l'appareil de formatage des esprits féminins n'est que le masque d'un cheptel de jeunes prépubères, harem pour prêtres prédateurs. Tout, dans ce film, n'est que posture militante. Tous les protagonistes sont des archétypes comportementaux d'un monde intégralement passé dans le prisme des féministes radicaux, qui traitent tout ce qui est blanc, masculin et hétéro comme d'un ennemi plus ou moins sournois qui mérite d'être éventré. C'est la pulsion hétéro même qui est dans le viseur, car dès qu'une attirance masculine pour une femme apparait dans ce film, il faut qu'elle se transforme en viol, alors l'éventration tant attendue obtient son alibi. Ce film est fait pour provoquer en associant tout ce qui est connoté comme réactionnaire à l'oppression systémique patriarcale, et ne cherche qu'à salir un peu plus ses caricatures en attendant de les éventrer. On a pour magnifique exemple ce médecin qui disait à son aide soignant homosexuel que si il n'avait pas eu droit à l'adoption, c'est peut être que les administrants pensaient d'abord aux enfants (notez comment un argument rationnel devient une volonté de blesser quelqu'un dans le prisme féministe, ce qui interdit donc de le prononcer), qui se fait éventrer quelques minutes après, avant qu'un clown se fasse zigouiller dans la minute. Pourquoi un clown ? Peut être car aux Etats Units, une polémique a éclatée en provenance du forum de troll 4chan, ces derniers s'étant mis à associer les clowns à l'extrême droite pour ridiculiser les médias. Et l'association ayant réussie, le clown devenant un symbole politique se retrouve ici pour se faire éventrer. L'aide soignant homosexuel, quant à lui, viendra en aide à la femme et l'aidera à s'échapper couverte de sang après le meurtre du personnel soignant masculin de l’hôpital, et sera donc un modèle de masculinité non toxique qui sait choisir le bon camp, symboliquement parlant (car le film emmerde la vraisemblance et la réalité depuis les premières minutes).


On remercie toutefois Pollyana de nous avoir épargner la castration, qui aurait risqué de faire un peu trop cliché de féministe hystérique. Nous aurons toutefois droit à un bel empalement, pour faire prendre conscience au mâle prédateur la douleur que représente le coït non désiré chez une femme. En bref, si vous n'aimez pas la religion, ni les réactionnaires, et que vous voulez vous sentir du bon côté de la morale (défendre les femmes et les minorités contre... les hommes blancs), ce film extrême est fait pour ça. C'est un film radical et militant souhaitant nous hurler tous les dangers de la religion et de l'oppression systémique que subissent les femmes dans notre société. J'aime bien la radicalité, ça vous pousse à réagir, mais pas quand elle est instrumentalisée pour des buts politiques et communautaires qui visent à dresser les femmes (et leurs allié.e.s friendly) contre les hommes et contre la religion catholique. Même symboliquement, il y a un moment où il faut quand même arrêter les délires d'opinions.

Voracinéphile
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le 2 sept. 2019

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