Un film transportant

Avant la critique, remarque préalable, je n'ai absolument pas lu le livre de base.

Teddy, Raphaël Personnaz, beau jeune homme, part à la recherche de concepts qu'il avait perdu : son temps et sa vie. Les deux concepts inextricablement liés avaient été perdus, tel qu'il le dit si bien, dans une société où tout va vite, où le sens manque, et enfin où les activités faites ne sont plus réalisées avec envie. Autant dire que cela rappelle un film d'y a quelques années... Into the Wild, réalisé par Sean Penn.

Mais voilà, ça rappelle cela par l'abandon dans un espace quasi nu de la vie humaine, par la solitude du protagoniste qui fait les choses seul, etc. Le parallèle s'arrête ici. En effet, ce qui est intéressant dans ce film, c'est que l'esprit moralisateur est absent : à la différence d'Into the Wild, le transcendantalisme n'est absolument pas présent et cela fait du bien. Teddy vit une expérience des plus simples, à charge du spectateur de comprendre ce qu'il en est.
Certains argueront qu'Aleksei, Evgueni Sidikhine, moralise quand même le film lorsqu'il souligne que Teddy doit retourner à sa vie. Certes.

J'apprécie la prise de vue qui donne réellement à voir, les images qui ont du sens, le jeu de Personnaz et de Sidikhine qui permettent de souligner que l'humanité est présente même en celui dont on ne pense pas l'humanité au départ. Le film souligne bel et bien que le gris existe, à la différence de ce que l'on pourrait croire.

Pour les non-avertis, c'est 2h de film, quand même, pendant lesquels l'ennui peut parfois guetter, mais rapidement un sursaut dans le scénario permet de l'endiguer. Un film à voir, pour sortir et commencer un travail à la fois introspectif et réflexif.