Dans la souricière aurait pu être un western, avec des chevaux à la place des véhicules et dans un environnement moins contemporain, mais il a aussi l'avantage de sa brièveté, 80 minutes montre en main. De ce fait, on pense au cinéma de Budd Boetticher où les personnages sont tous exposés en peu temps, et qu'il n'y a pas de gras.
En l'occurrence le retour de Richard Widmark dans sa ville natale de Tula, où il va revoir son père shérif pour lui demander l'autorisation de faire décoller un avion. Il est en effet surveillé par des mafioso qui le menacent de représailles si ils n'ont pas ce qu'ils veulent, à savoir fuir. Mais c'est aussi l'occasion pour Widmark de revoir son frère, marié à son amour de jeunesse.
D'ailleurs, l'acteur a produit le film, signe que le sujet l'intéressait, car il a a également joué dans pas mal de westerns. Et comme je le disais, on retrouve aussi ce côté âpre, cette route qui semble aller nulle part, ces discussions en voiture qui pourraient être à cheval, même si on sent que le réalisateur, Norman Panama, n'est pas un foudre de guerre dans la mise en scène. Il y a plusieurs scènes avec des nuits américaines ou des transparences, et j'ai rarement vu des moments aussi faux, avec des acteurs éclairés dans l'intérieur d'une voiture alors qu'il fait nuit noire ou tout le final sur l'aéroport ou on voit bien que le conducteur d'une voiture tourne le volant n'importe comment et semble sautiller sur lui-même pour suggérer qu'il conduit très vite. Même si je bats ma coulpe et admets que les scènes diurnes, qui représentent la majorité du film, sont réussies, car on sent que tout le monde perle de sueur.
Cela dit, ça reste de la bonne série B sans aucune prétention, avec une gueule Lee J.Cobb, et une violence par ailleurs inhabituelle pour l'époque où le reste sur les habits. Ça plus la caractérisation des personnages donne un divertissement tout à fait honorable.