Dans l'ombre de Mary - La Promesse de Walt Disney par cloneweb

Avant d’être un film à succès produit par Walt Disney et réalisé par Robert Stevenson, Mary Poppins était une série de livres pour enfants publiés entre 1934 et 1989 et écrits par Pamela Lyndon Travers. Récompensé de cinq Oscars dont celui de la Meilleure Actrice pour Julie Andrews, Mary Poppins a été un succès colossal (102 millions de dollars de recette aux USA à ce jour pour un buget de 5), largement mérité tant le film mérite le titre de chef d’oeuvre. Il est sans doute ce que Walt Disney a produit de mieux en live de son vivant et fait partie de ces classiques intemporels qu’on revoit toujours avec plaisir.

Mais la création du film ne se fit pas sans problèmes. Disney avait promis à sa fille d’adapter le livre au cinéma et s’est heurté à une résistance : la créatrice du personnage, Pamela Lyndon Travers. Pour la convaincre, il invite donc l’auteur anglais à passer quelques jours dans ses studios aux USA. C’est cette rencontre, et à travers elle la genèse de Mary Poppins, que John Lee Hancock a choisi de raconter. Les studios Disney ont en effet décidé de réaliser un véritable long métrage plutôt que de se contenter d’un documentaire (ce qui aurait sans doute été faisable, notamment parce que les conversations entre Pamela Travers et les membres du studio de l’époque ont été enregistrées sur bande audio), l’histoire de Travers étant intimement lié à celle de son personnage fétiche.

Le film s’ouvre sur un thème connu et les images d’une petite fille en Australie, s’apprêtant à déménager dans le bush avec sa famille. Puis on passe en Angleterre pour découvrir le personnage de Pamela. Sans argent, son agent lui conseille de finalement accepter l’offre faite par Walt Disney, ou du moins d’aller le voir pour tenter de se laisser convaincre. Mais à l’image de George Banks dans le film de Stevenson, Travers est une dame anglaise coincée dans ses principes et ses idées qui, une fois de l’autre coté de l’Atlantique, va s’opposer à tout ce qui lui sera proposé, des visuels aux chansons en passant par la couleur rouge. Oui, Travers refuse tout simplement qu’il y ait du rouge dans le film alors que tout est de cette couleur en Angleterre, des boites de poste aux cabines téléphoniques. Elle est tout bonnement insupportable, et Emma Thompson qui l’incarne tout simplement éblouissante.
Tout repose sur son personnage. Bradley Whitford (surtout connu pour avoir joué dans A La Maison Blanche) est aussi excellent en Don DaGradi que Tom Hanks en Disney mais toute l’histoire tourne autour de Travers. Et au fur et à mesure qu’elle avance, le vernis va se craquer. En effet, on découvre en parallèle de sa visite américaine son enfance en Australie et sa relation avec son père (Colin Farrel, tout à fait à sa place). Il est banquier, à tendance alcoolique, se fait régulièrement virer mais déborde d’imagination quand il s’agit de raconter des aventures à sa fille. Il sera vite gagné par la maladie et son histoire va virer au drame.

La force du film est cette narration alternée qui permet de comprendre les motivations de Pamela Travers, ce qu’elle a traversé et pourquoi Mary Poppins est si importante pour elle. L’héroïne de ce qui deviendra un film à succès est en effet inspirée de plusieurs personnages que l’auteur a croisé dans sa jeunesse. Et on comprend mieux comment et pourquoi elle en est arrivé là.
Alors, évidemment, le film n’est pas un documentaire et assume largement sa part de fantaisie. Faisons nous donc à l’idée que tout ne s’est pas passé tel qu’on le voit à l’écran dans la réalité et une fois qu’on a accepté la part de romancé, on prend énormément de plaisir à découvrir les images.
Il faut dire aussi que, comme l’indique le titre français judicieusement trouvé, l’ombre de Mary Poppins plane sur tout le long métrage que ça soit à travers les différents moments de la vie de Travers ou à travers le travail de Walt Disney à la prod et des frères Sherman à la réalisation.

Ajoutez y la sublime musique de Thomas Newman, qui s’approprie les thèmes créés en 1964 et des acteurs s’amusant beaucoup et vous obtenez un très belle surprise. On avait peur que Dans l’Ombre de Mary soit un petit film sans intérêt mais, à l’image de son ainé, il déploie tellement de talents qu’on ne peut pas passer à coté. Pour mieux redécouvrir ensuite le chef d’oeuvre avec Julie Andrews et Dick van Dyke.
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le 21 févr. 2014

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