On ne touche pas au gouvernement des Etats-Unis impunément. Vous aurez beau vous appeler Escobedo ou bien Escobar, posséder une armée et un PIB plus gros que celui du Paraguay, vous devrez inévitablement vous préparer à essuyer des représailles, d’autant que quand l’Oncle Sam s’y met, il n’y va pas avec le dos de la cuillère. Lorsqu’un ami du président est assassiné par le parrain du cartel colombien, l’affaire est prise très au sérieux par les hautes sphères de l’état. Ce sera donc œil pour œil, et dent pour dent selon l’aveu même du président, même si cela implique de mener une guerre secrète et illicite en levant une cohorte de soldat mené par un mercenaire pour destituer Escobedo de son piédestal. Rien n’est tout blanc ou tout noir sauf pour Jack Ryan qui va faire son petit bonhomme de chemin jusqu’à la maison blanche et comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, il se retrouve promu au rang de directeur adjoint du renseignement au sein de la CIA suite au cancer de l’amiral James Greer. Lui aussi va donc tenter de lutter contre le cartel par les voies que la légalité lui permet.
Voir les derniers bastions et laboratoires d’Escobar (ou plutôt Escobedo) voler en éclat à quelque chose d’assez jubilatoire, et ce qui permet surtout aux américains de prendre une revanche sur un criminel qui leur a longtemps adresser un doigt d’honneur en alimentant le trafic de toute la côte Est du pays. Mais ce qu’il y a d’autant plus incroyable, c’est quand les velléités des conseillers du président vont littéralement leur péter à la gueule après avoir ordonné à leurs hommes d’envoyer un missile balistique sur une villa du magnat, provoquant la mort d’enfants innocents. On dit toujours qu’on ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs, mais les dommages collatéraux vont se répercuter sur tous les fronts, y compris sur Jack Ryan, puisqu’il sera le dernier survivant d’une embuscade perpétré par Félix Cortez un sous-fifre qui va profiter du chaos pour passer un marché avec les conseillers du président visant à destituer Escobedo pour s’emparer du cartel et permettre aux Etats-Unis d’effectuer des saisies régulières. Une manière de se rincer et d'éviter l'opprobre publique en faisant mine de lutter contre le trafic de stupéfiant.
Face à cette vaste conspiration d’état, Jack Ryan va mener le combat sur le terrain en organisant une mission sauvetage tout à fait officieuse et livrer Cortez à Escobedo. Parce que l’ennemi de mon ennemi est mon ami, et que tous les moyens sont bon pour sauver la vie d’honnêtes soldats américains. Quant aux conseillers Cutter et Ritter qui ont osés abandonner les bidasses à leurs sort, ils seront blanchis par le président, pour service rendu à la patrie. C’est la plus grande surprise de Danger Immédiat, qui dépeint la CIA et le gouvernement américain comme des systèmes faillible gangrénés par des luttes de pouvoirs interne. Rien d’étonnant donc à ce que Jack Ryan se voit proposer une promotion interne assorti d’une assurance qu’il préfèrera renier pour dénoncer les agissements du Président et de ses subordonnés au Sénat. L’intégrité est sauve, tout comme le rêve américain surtout quant on sait que le héros de Tom Clancy finira par être élu à la tête de la maison blanche.