Deux critiques, d'abord écrite peu de temps après sa sortie cinéma, et la seconde seize ans plus tard lors d'un revisionnage nettement moins convaincant :


Première critique (2006) (6/10) :


Que dire d'un film ayant presque déchainé les passions les passions, notamment en matière de critiques négatives? Beaucoup et assez peu, finalement. Selon beaucoup, on pouvait s'attendre au dernier des navets, digne d'une série Z avec Michael Youn : il ne faut pas exagérer!


Alors que la durée (2 heures 30) aurait pu inquiéter, elle semble presque être trop courte, car le film se voit tout de même avec un certain plaisir, rythmé de manière très convenable. Par contre, on peut trouver dommage que quelques scènes soient vraiment ratées, la salle étant presque écroulée de rire alors qu'il s'agissait d'une révélation importante de l'œuvre.


On peut aussi évoquer la mise en scène de Ron Howard, réalisateur par ailleurs honorable. Elle m'a laissée assez perplexe. Est-elle bonne, mauvaise, inexistante? Difficile de dire tellement les scènes s'enchainent rapidement, parfois sans grande habileté, ou bien parce que ces mêmes scènes sont parfois excessivement bavardes.


Côté interprétation, sentiment mitigé; avec un Tom Hanks correct mais nettement moins inspiré que d'habitude, et deux acteurs français, Audrey Tautou et Jean Reno, s'en sortant correctement mais sans plus. Finalement, c'est Ian McKellen et Alfred Molina qui tirent le mieux leur épingle du jeu. Sinon, point très positif, la musique, bien que presque incessante, bien ancrée dans le sujet et très belle.


Enfin, reconnaissons que certains éléments évoqués sont troublants, bien que limite risible parfois. Finalement, pourquoi autant de polémique? N'ayant pas lu le roman de Dan Brown, je ne saurais dire si c'est une bonne adaptation, mais pourquoi ne pas prendre le "Da Vinci Code" pour ce qu'il est : un divertissement correct, et rien de plus.


Seconde critique (2022) (4/10) :


Sans adorer, j'avais plutôt fait partie des défenseurs du « Da Vinci Code » à sa sortie, le voyant comme un divertissement rythmé, plaisant à suivre, s'appuyant sur un récit original, nous faisant voyager à travers l'Histoire. Seize ans plus tard, qu'en reste t-il ? Certes, le point de départ reste toujours intrigant et peut susciter quelques réflexions intéressantes sur le sens, l'interprétation que nous pouvons donner aux événements historiques et religieux (les deux ayant longtemps marché ensemble). Certes, on ne s'ennuie pas vraiment durant ces presque 150 minutes, fait avec un minimum de professionnalisme par ce vieux briscard d'Hollywood qu'est Ron Howard.


Mais bon, une fois qu'on a écrit cela, comment croire un seul instant ce qui se déroule devant nos yeux ? D'accord, ce n'était pas le but, mais si on veut s'immerger dans un récit, multiplier les invraisemblances à la minute n'est pas franchement l'idéal, trouvant son paroxysme lors d'un dénouement dont on ne peut presque que rire. Cela va à mille à l'heure, mais on a surtout l'impression que c'est pour qu'on voie le moins possible les incohérences s'accumulant, l'ensemble ayant la mauvaise idée de se prendre souvent très au sérieux, à l'image de dialogues réussissant à être aussi démonstratifs que confus.


Il y a bien quelques seconds rôles valant le détour, notamment Ian McKellen dont la classe et le phrasé ne peuvent faire que du bien, mais ils sont bien seuls face à la pauvreté du trio principal : passe encore Tom Hanks, tandis qu'Audrey Tautou livre une de ses pires prestations, tandis que Jean Reno ne se hisse jamais à la hauteur de l'événement. On ne peut même pas se rabattre sur les séquences historiques, soit trop courtes, soit trop longues, ne faisant qu'illustrer platement le propos sans aller plus loin.


Est-on forcément plus indulgent à dix-huit ans ? M'étais-je fait duper par l'emballage professionnel malgré ses grosses faiblesses ? Avais-je relativisé après les critiques globalement assassines ? Toujours est-il que ce divertissement grandiloquent ne suscite pas la même indulgence une fois à l'âge adulte, si ce n'est son point de départ excitant et une certaine capacité à divertir. Faiblard.

Créée

le 25 oct. 2017

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Caine78

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