Hologram Man
3.8
Hologram Man

Film de Richard Pepin (1995)

Au rayon des DTV qu’on retrouve désormais en plusieurs exemplaires dans les bacs de vrac à 1 euros l’unité, ceux de la PM Entertainment figure sans trop de mal dans le haut du panier, toujours délaissé auprès des cinéphiles occasionnels qui s’en détourne à cause de leurs jaquettes ringardes qui sente l’arnaque à plein nez. Et pourtant, parmi ce que certain considère ouvertement comme des « nanar », il y a des écrins mésestimés, à plusieurs millions de dollar de budget, pour un résultat certes pas au niveau d’une série B mais qui vaut bien le temps de s’y attarder si on apprécie les cabrioles de bagnoles et les effets pyrotechnique. Il est courant de retrouver des seconds couteaux dans ces productions genre Michael Ironside, ou bien John Amos. Il faut toujours un protagoniste au charisme définissable, alors exit la cool atittude de Jack Scalia qui a tourné déjà trois fois avec Richard Pépin l’un des fondateurs de la société, puisque le P de PM c’est lui, et bonjour à Joe Lara alias Decoda, le héros ténébreux qu’ont pourrai comparer à Jared Leto. Concernant le scénario, la PM adore recycler les succès du moment pour en recracher un gloubi-boulga afin de cibler précisément le public des vidéos-club de l’époque à la recherche d’ersatz de Terminator, Robocop, ou Independance Day. Hologram Man ne ressemble à aucun de ceux là, si ce n’est peut-être à Demolition Man et à Highlander le Retour dans le cadre de son background scénaristique.


Dans un avenir dystopique, Los Angeles est devenu si pollué que les autorités ont placés la ville sous une immense cloche de verre grâce au service de Cal Corp une FMN qui en à profiter pour s’accaparer toutes les ressources, prendre le contrôle de la cité, et privatiser les services de police ainsi que la justice pour pouvoir agir en toute impunité. Mais la colère gronde face à l’oppression capitaliste, une résistance qu’incarne Evan Lurie alias Slash Gallagher, un Che Guevarra culturiste avec des dreads locks qui sème le chaos sur une autoroute avec un bus qui lui sert de bélier. D’abord introduit comme le méchant aliéné du film qui s’estime incompris, on comprend rapidement que ce dernier n’est qu’un énergumène qui souhaite devenir PDG à la place du PDG. Heureusement Decoda parvient à l’arrêter dans sa cavale meurtrière et à le faire interné en centre de détention cybernétique, un endroit où on réhabilite les méchants de ce monde grâce à la technologie holographique, un procédé fabuleux qui coûte moins cher au contribuable et qui permet d’éviter les évasions, du moins en théorie puisque Slash va parvenir à s’émanciper de sa condition d’hologramme grâce à l’aide d’un informaticien véreux qui travaillait auparavant pour la Tyrell Corporation (Blade Runner). Par conséquent le terroriste devient invincible et parvient même à retrouver une enveloppe charnel grâce à l’utilisation des polymères et donc à faire péter plein de truc, genre des buildings, des flics et des éclopés en fauteuil roulant à coup de C4. Dans sa révolution social, il est accompagné d’une cohorte de bras cassés aux trognes patibulaire qui cabotinent comme les méchants d’un post-apo italien. Tous ces événements vont contraindre Decoda à employer les mêmes moyens pour affronter sa Nemesis à bon vieux coup de poing puisque lui balancer 800 balles dans le buffet ou bien des ogives nucléaires ne sert absolument à rien si ce n’est à ravager d’avantage l’environnement.


Mine de rien, Hologram Man c’est pas loin d’être le meilleur film de Richard Pépin parce que y a des nichons, que c’est bourré d’action et d’explosions, et qu’on a même le droit à une séquence de réalité virtuelle en 3D genre Rainbow Six avant l’heure, c’est aussi l’une des productions les plus ambitieuses de la firme qui a été jusqu’à tourner au sein du Convention Center pour tenter de donner un semblant de cadre science fictionnel à des brainstorming entre politicards et mégalo et ce qui leur permet également de simuler une putain de chute en haut des escaliers et de faire péter des baies vitrées. Alors soit, certains effets spéciaux ont méchamment vieilli, et l’interprétation en roue libre de Evan Lurie et de ses sbires est carrément risible au point de virer au nanar grâce à la VF gratiné qu’on se coltine, mais c’est aussi pour ça qu’on se délecte de cette série bis qui ne se prend pas totalement au sérieux malgré son discours anti-corporatiste engagé. D’ailleurs pour ce qui est du méchant patron de Cal Corp, il ne s’en tirera pas avec un parachute doré, puisque comme le dirai Decoda « Ma mission est de nettoyer la merde sur le champ ! » alors boum encore une explosion, ce qui ferai presque passer Michael Bay pour un pâle imitateur, ou presque…

Le-Roy-du-Bis
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le 16 juin 2023

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