Cursus Fatal
5.3
Cursus Fatal

Film de Dan Rosen (1998)

Cursus Fatal fait partie de ces films devant lesquels je suis plusieurs fois passé devant lors de mes virées en mobylette (oui, je suis vieux) pour faire la tournée des vidéoclubs (puisque je vous dis que je suis vieux !) de ma ville dans les années 90 sans jamais oser les louer. Oui, parce que je commençais à en avoir ras la casquette des teen-movies post-Scream et même si celui-là semblait un peu sortir du lot, je ne me suis jamais décidé. Plus de 25 ans après, je me décide enfin à rattraper le retard et à regarder cette première réalisation du scénariste de L’Ultime Souper qui n’aura eu qu’une courte carrière en tant que metteur en scène puisqu’il ne réalisera qu’un seul autre film, Freeloaders en 2004. Alors, ai-je bien fait de rattraper ce retard ou aurais-je dû continuer à ignorer ce Cursus Fatal ? Oui, j’aurais dû m’abstenir car, même s’il n’est pas non plus catastrophique, c’est très dispensable…


Cursus Fatal fait donc partie de ces films qui ont vu le jour après le succès retentissant du Scream de Wes Craven et qui s’est noyé dans la masse de bobines pour ado en manque de sensation fortes. Sauf que Cursus Fatal ne choisit pas l’angle du slasher comme bon nombre de ses petits copains mais plutôt celui du thriller un peu à la manière du Sex Crimes avec Neve Campbell et Denise Richards sorti la même année. Son premier argument est d’être soit disant inspiré de faits réels, bien qu’il soit difficile de trouver quelque chose à ce sujet et qu’on est plus là dans la phrase d’accroche putassière pour rameuter du monde. Son deuxième argument et d’avoir dans son casting principal Matthew Lillard, un des deux tueurs de Scream. Et enfin, son troisième argument et de s’appuyer sur une légende urbaine des campus universitaires américains, une légende qui voudrait que si ton camarade de chambrée se suicide, tu hésites d’un A+ pour les exams de fin de trimestre, histoire de soulager un peu ta douleur. Forcément, vous voyez où je veux en venir… Le casting va souffler le chaud et le froid. Matthew Lillard (Scream, Wing Commander) fait ce qu’il sait faire de mieux, à savoir cabotiner à mort. Keri Russell (Mission Impossible III, La Planète des Singes : L’Affrontement) fait ce qu’elle sait faire de mieux, à savoir être belle (à défaut de savoir jouer). Michael Vartan (Solitaire, Colombiana) –oui, le fils de Sylvie- fait ce qu’il sait faire de mieux, à savoir regarder dans le vide. J’exagère un peu mais nous ne sommes clairement pas là dans ce qui se fait de mieux en termes d’acting dans un teen movie, et à part Lillard qui est fun dans son surjeu, dans ce personnage complètement antipathique et psychopathe (difficile de jouer autre chose avec sa tête en même temps), rien de réellement marquant à ce niveau-là dans Cursus Fatal. Malgré tout, ces personnages sont un minimum sympathiques justement dans cette antipathie qu’il dégage et bien qu’ils soient malgré tout à fond dans le cliché, ce sont des clichés qu’on avait moins l’habitude de voir pour des personnages principaux (c’était plus réservé aux méchants).


Cursus Fatal n’est pas du tout un film qui bouge ni qui vous mettra dans un état de stress avancé. C’est avant tout des dialogues, des échanges entre les personnages, une intrigue qui avance petit à petit, et un scénario qui ne se dévoile pas facilement et sur lequel on ne cessera pas de se poser des questions sur la suite des évènements. Jusqu’au moment où le film pète un plomb et nous sort rebondissements sur rebondissements au point qu’il en tombe dans les travers de ces films qui veulent tellement retourner l’esprit et être imprévisible qu’ils en deviennent un peu, voire très, risible. Ça n’a parfois aucun putain de sens et il faudrait que toutes les planètes soient alignée un soir de pleine lune où on a sacrifié 200 poulets pour que tout ce que calculent les personnages se déroule pile comme ils l’avaient pensé. Alors oui, on pourrait sortir « ta gueule, c’est du cinéma ! ». Certes. Et quand on se lance dans un film, il y a la suspension d’incrédulité à prendre en compte. Mais dans Cursus Fatal, ça va beaucoup trop loin et on n’y croit plus du tout car on ne cesse de s’interroger sur la logique de ce qui nous est présenté à l’écran et, au final, on arrête de se soucier de ce qu’il en est réellement car cela nous a fait complètement décrocher. On se reconfortera avec la mise en scène en elle-même qui s’en sort plutôt bien, entre une photographie plutôt jolie et des cadres souvent bien pensés, tout comme la musique qui accompagne plutôt bien l’ensemble. Mais c’est bien peu et au final Cursus Fatal, malgré sa courte durée de 1h30, est parfois assez pénible à voir. Les mauvaises critiques presse et spectateur à sa sortie sont plutôt justifiées pour le coup.


Cursus Fatal fait partie de ces teen-movie qui ont pullulé après le succès du Scream de Wes Craven. Bien que l’intention de départ d’en faire un thriller plutôt qu’un slasher est louable, le film se vautre dans son avalanche de rebondissements tous plus illogiques les uns que les autres. Le résultat est raté.


Critique originale avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-cursus-fatal-de-dan-rosen-1998/

cherycok
4
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le 11 avr. 2024

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