Quand mes amis me manquent, je fais comme pour les échalotes

Quand mes amis me manquent, je fais comme pour les échalotes : je les fais revenir avec du vin blanc...

Film fast-food ! On enlève Eddy Mitchell et le soufflé s'affale lamentablement !

Ou Claude Moine si vous préférez, de son vrai patronyme. L'homme qui n'aura jamais froid aux pieds, vous verrez plus loin pourquoi !

Son nom réel, ça ne faisait pas vraiment "rocker" au temps des groupes yéyés qui faisaient les beaux jours des teenageurs à l'époque des sixties. Les noms d'emprunt fleurissaient comme Sheila, Vince Taylor et autres...

Vêtus parfois de blousons noirs et chaînes de mobs en mains... Comme Claude disait à l'époque : "Bon Ok, on va castagner en bande et tout casser, mais après on passe à quoi ?"

A l'affût des bons groupes d'orchestres "twist-rock", les rabatteurs d'Eddie Barclay (ex-chef d'orchestre devenu éditeur de disques après avoir importé d'Amérique le révolutionnaires 45 tours microsillon) lui dénichèrent les "Five-Rocks" auxquels il firent signer un contrat !

Rebaptisés à leur grande surprise du pseudo : "les chaussettes noires" !

Il y avait déjà les "Chats sauvages" avec Dick Rivers, et pleins d'autres désignation aussi bizarres que marrantes, les Pirates, les Probèmes, les Spoutniks (...) les voici devenus dès lors porte-drapeaux du prêt à porter pour les pieds : Barclay et la marque de chaussettes Stemm, avaient conclu et réussi un accord publicitaire pour financer le lancement du groupe, et en même temps la chaleur de leurs pieds car désormais et BCBG tout de noir ainsi chaussés.

Pari gagné, mais si le chanteur rebaptisé Eddy Mitchell (du prénom de l'acteur-crooner franco- américain "Eddie Constantine" et du nom de Mitchell faisant très "outre-atlantique") Eddy voulait progresser dans la musique, alors que ses comparses tendaient eux, à "déconner"...

Le chanteur fit la carrière solo qu'on lui connaît, avec de superbes tubes composés par Pierre Papadiamandis (1937-2022) , mais la vague yéyé s'essoufflant, il se reconvertit dans le cinéma qu'il adorait... Et avec comme acteur, souvent ce rôle de râleur qui lui allait si bien car il n'avait pas précisément un physique de jeune tombeur à la Delon...

"Au-revoir" ponctué de rares retours (Par respect du public : je ne vais pas débarquer sur scène en boitant et m'appuyant sur une canne avec une voix chevrotante) confessait-il, et je vous avoue n'avoir jamais vu en direct aucun autre chanteur "emballer" une salle comme lui, nouant une étroite communion avec son public comme je n'en ai jamais revue... Même avec Johnny...

Comme acteur, chapeau bas avec 39 films au compteur, et de plus, de très longues années à animer les séances de cinéma sur France 3 : "La dernière séance"... qui présentait les films avant leurs projections, un peu à la manière de Dominique Besnehard de nos jours...

"Emballé" par Eddy disais-je : tout le contraire de ce film de Jean-Yves Pitoun (1952/ ----) qui comme la grenouille voulant se faire plus grosse que le bœuf, voulut être réalisateur après avoir pondu des scénarii aux US.

C'est son premier et son dernier film et ça se comprend : incroyable, le cuistot fait son apprentissage de la cuisine et ses premières armes dans les marines américains, ce qui n'est pas franchement très vendeur au niveau du CV et des références dans le métier.

Les débuts de ce film agacent déjà : les dialogues sont en angliche pur jus, tout ça parce que Pitoun a embarqué des US avec dans ses valises un Jason Lee qui m'aura énervé avec son accent aussi énervant que celui d'un canadien, et qui en prime joue faux tout au long de ce film.

Comme du reste la plupart des acteurs de ce casting lamentable et préparation ratée de Françoise Menidrey... qui n'aura pas laissé un souvenir impérissable dans son domaine d'activité non plus.

Bref, avec cet accent au couteau, les "ris de veau" deviennent des "huis de veau" si vous voyez ce que je veux dire... et c'est "abrutissant" à la longue...

Le "chef" cuistot (Eddy) s'adresse d'ailleurs à son cuistot immigré de la manière suivante : "Et pour l'amérique, ce sera un saumon grillé"...

Côté musique, Marc Bini évite la cata, c'est guilleret, mais oh, surprise : le réalisateur nous montre un petit poste de radio à transistors portable d'où émanent des basses digne d'un boomer de trente centimètres de diamètre dans un caisson de basses !...

Évidemment, le récit s'accompagne d'une idylle façon bibliothèque rose pour enfant et sans aucune inquiétude à avoir de ce côté vis à vis de la censure...

Je le suis toujours souvenu que si le prince charmant avait préféré Cendrillon à ses sœurs, c'est parce qu'elle savait cuisiner et tenir un ménage !

Bref, il aurait fallu appeler le chef Etchebest de M6 pour ajouter un peu de piment à ce plat insipide, lui qui accourt au premier appel des restos en déroute dont le chef maso sait qu'il va se faire "engueuler" devant toute la France.

Parce que là, c'est le film de Pitoun (qui a dû prendre sa retraite : on n'en a plus de nouvelles) qui aura bu un sacré bouillon : 225 130 spectateurs et 21 % de retour sur investissement... Indigeste.

Bref, on est loin de la "Cuisine au beurre" : le réalisateur-scénariste n'aura pas fait le sien...

On espère qu'Eddy Mitchell aura été payé car il porte seul le film sur les épaules...

Paris 1° le 18.10.2023- TV5 Monde le 30.10.2023-


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le 30 oct. 2023

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