Crying Fist
7.3
Crying Fist

Film de Ryoo Seung-Wan (2005)

Un film coup de poing. Note l'humour subtil s'il te plaît, lecteur avide de calembours. :3


Un boxeur ça boxe.



Cette réflexion du bon vieux Rocky qui avait tout compris déjà à son époque pourrait être la formule miracle qui fût à la base du scénario.
L'histoire de deux destins brisés qui se déroulent en parallèle, deux ratages à deux points différents de leur vie qui finissent par se redécouvrir par la boxe et regagner leur fierté par le truchement de leurs poings. L'histoire d'un vieux boxeur qui ne connaît que ça pour retrouver grâce à ses yeux, bravant la mort. L'histoire d'un jeune con que la vie amère pousse à la décadence et qui renaît par la boxe.


Le film étant coréen, il bénéficie d'une réalisation aux petits oignons made in Ryoo Seung-wan, de cadrages jubilatoires qui nous place un Choi dans le champ bien comme il faut, nous laissant apprécier son personnage simple, naïf quelque peu, rustre, mais tellement débordant d'honnêteté et de sincérité, voulant remonter sur le ring pour devenir le Forman Coréen. Juste pour arrêter de se faire boxer dans la rue pour trois francs six-sous.


Reste le cas de ce jeune aux cheveux crasseux - n'ayons pas peur des mots, ils sont crasseux ses cheveux - indolent, insultant, violent et irresponsable que la prison libère, ironiquement. Un homme que la boxe sauve et donne un sens à sa vie, un cadre.


Le tout se déroulant dans la métropole de Séoul, monde urbain avec ce qu'il comporte de crasse, d'environnements sombres et de lumière pâle pour que la caméra capte ça sans chichis, suivant souvent ses personnages dans leur intimité sans en faire des tonnes.
Et c'est bien.


Si l'on peut trouver que le film fait des tonnes, c'est sur le côté pathétique trop appuyé, "regarde mon fils comme il pleure et tu as vu ma famille est malheureuse et vas-y que je te rajoute des larmes avec ta morve au nez pendant que j'me descends un verre de tord-boyaux".


Avec quelques lenteurs vers le milieu, un ventre mou, l'envie de voir plus de combats et moins de pleurnicheries, d’apitoiements. Après, que serais un film de boxe sans la famille qui crie à côté pour encourager le valeureux combattant.


Agréable impression toutefois avec Choi Min-Sik impérial qui mérite amplement son surnom de Bouddha du septième art et Yoo Sang-hwan qui parvient à exister face à ce monstre et en impose même, le bougre, tout en regard bougon et en crispation, constante tension.


Le film est bien, vas-y tu seras pas déçu.
Pour te parler vite fait de l'édition DVD même pas blu-ray rachitique que j'ai commandé je vais citer un type qui connait son rayon niveau critique :



C'est de la merde.



Jean-Pierre Coffe à un bout de saucisson qui l'avait regardé de travers.

Petitbarbu
7
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le 2 août 2015

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Petitbarbu

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