Cruel
6.3
Cruel

Film de Éric Cherrière (2017)

Etrange petit projet que ce Cruel, qui suit le personnage d'un serial killer qui kidnappe ses victimes, les garde quelques jours le temps de recueillir leurs confessions avant de les faire disparaître. Délaissant le terrain de la violence, l'ambition est belle et bien de nous faire un portrait humain du personnage. Je préfère ne pas parler de psychologie, car il me semble que le film prend d'énormes libertés avec cette dernière, qui ne cadre pas avec le postulat du scénario. Scénario qui va davantage accumuler les séquences avec différentes idées dans chacune plutôt que de chercher à donner une cohérence à l'ensemble (on est loin d'Henry ou de Schizophrenia). Ainsi, chaque nouvelle proie ajoute un portrait humain supplémentaire et une façon de réagir, et pour le psychopathe de donner de nouvelles facettes de sa personnalité. Ou des facettes qu'il invente pour observer les réactions chez la victime. Les ingrédients du thriller psychologique sont constamment rejetés, l'émotion mise à distance, on est dans un curieux mélange de mise en scène réflexive sans évolution structurée. On pourrait presque y voir un divertissement pour intello si le ton du récit ne se révélait pas aussi désespérément stérile au fur et à mesure que le film progresse. Il y a de bonnes idées (la confession muette, le rapport à l'enfance, ce recueil des dernières émotions en face d'un monstre), noyées au milieu d'autres essais moins réussis (la romance avec une parente de victime), ou de banals éléments de remplissage (la passion pour les bagnoles anciennes). En bref, le film avance sans se questionner, et sans au final nous faire avancer beaucoup. Bonne interprétation toutefois pour son acteur principal, crédible en psychopathe sec et impénétrable.

Voracinéphile
4
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le 10 déc. 2017

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