L'aube d'un nouveau jour

Tu cherches du fight ? De l’epicness ? Ou tout simplement un film de baston pur et dur ? Crows Zero est là pour toi… Ou peut-être pas.

Crows Zero réalisé par Takashi Miike est une adaptation des mangas Crows et Worst de l’excellent Hiroshi Takahashi. Il prend place dans un univers très japonisant à coup de coiffures loufoques et de postures à la Hokuto no Ken. On suit l’histoire du jeune Takiya, fils d’un maître Yakuza, à la recherche du pouvoir qui a pour but de prouver à son père sa suprématie et surtout, sa supériorité. Suivra le parcours des différents lycéens de l’établissement qu’il nomme Suzuran, une des écoles les plus malfamées de tout l’archipel nippon.

Premier d’une série de trois longs-métrages, Crows Zero explore le monde du combat à travers les corps d’adolescents en pleine explosion d’hormones. Les personnages possèdent chacun leur personnalité, nous entraînent avec eux dans leurs péripéties jonchées de gloires et de défaites. Takiya, le personnage principal de l’intrigue, représente par moments le fragile solidaire et sans cœur et dans d’autres l’agneau en détresse en manque d’amour. Il est le cliché du héros sombre bas de gamme des animes en quête de pouvoir absurde et égoïste. Mais ne sommes-nous pas quelque part dans un cliché voulu ? Ou représente-t-il la vision d’un héros japonais des années 80/90 ? Pour l’ensemble des personnages primaires et secondaires, ils sont plutôt bons dans leurs traitements, comme dans leur jeu d’acteur. L’espace de vie des lycéens est représenté avec un pointillisme d’exception et on sent une envie de vouloir retranscrire l’ambiance visuelle et sonore de Crows. On reprochera quand même un manque cruel d’esthétique en dehors du lycée et une trop grosse répétition des lieux. Les dialogues kitch ont tendance à trop de reprises à couper le rythme et de casser l’ambiance pesante faite par les acteurs. Seul Takiya réussit à sortir du lot et à se démarquer des autres en imposant ce qu’il fait de mieux... C’est-à-dire de ne presque pas ouvrir la bouche. Le fond comme la forme reste néanmoins travaillée et on ne peut lui reprocher de vouloir être plus fidèle aux mangas. Le gros coup de cœur du film reste pour ma part la BO d’une qualité plus qu’excellente. On y retrouve un groupe légendaire du japon, The Street Beats avec le meilleur morceau du métrage, I Wanna Change ou encore la track numéro 12 représentant le thème Into the Battlefield qui encore aujourd’hui, me procure toujours autant de frissons.

En conclusion, Crows Zero est un bon film popcorn qui se laisse regarder tranquillement et qui nous plonge facilement dans cet univers de bad boys japonais. Nous pouvons peut-être lui reprocher une esthétique faible par moment ou un manque de professionnalisme pour certains acteurs, mais il n’empêche que le temps passe vite et qu’on souhaite connaître le dénouement de la guerre des gangs.