"Democracy was a Greek drollery based on the foolish notion that there are extraordinary...

...possibilities in very ordinary people."


"Cromwell", Oliver de son prénom, est une fresque historique britannique qui retrace quelques années du XVIIe siècle sous la forme d'une hagiographie très appuyée, pour évoquer la vie d'un fermier puritain membre du Parlement qui prendra la tête d'une insurrection contre le roi Charles Ier suite à de trop nombreuses manifestations de l'injustice et de l'oppression. Respectivement, c'est un film montrant l'opposition entre Richard Harris, qui se fera nommer Lord Protecteur d'Angleterre une fois le trône laissé vacant, et Alec Guinness, qui perdra sa tête sur un billot après un renversement (parmi d'autres) du parlement.


L'hagiographie n'est pas intensément désagréable quand on n'est pas fin connaisseur de la période, mais on peut supposer qu'il en est autrement quand on est plus à cheval sur l'histoire, notamment du côté de l'Irlande — où Cromwell y est détesté, de par ses mesures contre les catholiques irlandais. De l'autre côté, le portrait de Charles Ier est un peu abrupt, notamment dans le poids de sa femme Henriette-Marie de France sur les décisions allant à l'encontre de la religion protestante en Angleterre. Mais Guinness parvient quoi qu'il en soit à donner à son personnage des allures contrastées, autoritaire d'un côté et presque conciliant ou hésitant, du moins, de l'autre.


C'est enfin la peinture d'une guerre civile, traitée certes de manière évasive dans le fond, mais pas inintéressante dans l'opposition entre les différentes parties du Parlement qui lui demandent de renoncer à l'absolutisme. Quelques scènes de batailles notables sont très remarquées, de par l'ampleur des figurants et de leurs costumes — qui seront récompensés — même si elles sont un peu longues, pas très engageantes et un peu confuses. Sans demander une irréprochabilité historique (Cromwell apparaît quand même comme une sorte de Robin des bois aspirant à l'égalité et la démocratie tout en devenant un tyran malgré lui), "Cromwell" montre une époque de transition, juste après le règne de l'aristocratie médiévale toute puissante plus que sur la fin de la monarchie, au final.

Morrinson
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le 25 juin 2021

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