De l'idée à la pellicule

Je ne le fais pas assez souvent. Prendre 10 minutes, mon clavier, respirer à fond et prendre le temps de critiquer ici un film récemment vu.

Oui mais là, il le fallait.
Non seulement parce que le film se voit surnoté partout où je le vois. Mais aussi parce qu'il est diffusé une publicité à la radio le vantant.

Allez, emballons ça rapidement.
Quand vous vous installez dans votre fauteuil, télécommande à la main, Criminal Squad dans le lecteur, Gerard Butler à la prod', on se dit qu'on peut tirer à soi une glacière emplie de bières fraîches, pas trop alcoolisées (avec modération, les gars) et que la soirée va pas être mémorable niveau cinoche mais qu'au moins on pourra se gratter l'entre-jambes en rotant, et ce, de manière tout à fait légitime. Et ça sera bien. Et on sera bien.
Franchement, pour qui a vu La Chute de Londres (les majuscules sont financées par Msieur Butler), on s'attend pas à grand'chose sinon à être diverti et pouvoir râler une bonne dizaine de fois contre le scénariste, le réalisateur, voire le producteur-Butler.
Mais avec Criminal Squad, on ne râle pas une dizaine de fois. Mais quarante ! Voire quatre-vingts pour les plus tatillons. Et en plus, ça dure 2h20 ! Putain, que c'est long.

On n'a pas le même maillot, mais on a la même passion.

On commence par se faire bercer doucement dans une histoire d'équipes de gangsters.
La première a des gros muscles, des tatouages partout, des gros fusils et aime la violence et les putes.
La deuxième a des gros muscles, des tatouages partout, des gros fusils et aime la violence et les putes... et un insigne de shérif.

Voilà. Tout est dit.
Un gars a récemment ouvert sa dévédéthèque et y a puisé 4 ou 5 chefs d’œuvre. Il a tout mis dans son blender et a pondu un scénario improbable, débile, faussement ingénieux et a cru pouvoir y apposer un gage de qualité.
Je vous liste les références... Non pardon, je vous liste les gros pompages flagrants :
- Heat : l'antagonisme entre le criminel et le policier ; les plans de caméra(s).
- Ocean's Eleven : le casse, le brief du leader, "l'esthétique".
- Usual Suspects : toute la fin.

Et avec ça ma ptite dame ? RIEN NE MARCHE !
C'est comme acheter la meilleure choucroute, le meilleur filet de bœuf sauce marchand de vin, le meilleur pesto du monde, des avocats et des ananas frais... mettre l'ensemble dans une sauteuse et brûler le tout à feu fort (très fort) pendant 4 heures.
Les acteurs sont pas nuls, mais franchement pas bons. Pas dirigés, les dialogues sont assommant de niaiserie. Les histoires sont tout droit sorties de clichés qui feraient presque vomir. On ne croit pas une seconde au plan des vilains brigands et... surtout... (demi-spoiler) on ne comprend pas, mais alors pas du tout, comment l'équipe soi-disant gentille se retrouve aux talons des de l'équipe des voleurs à la fin.

Et je passe les petites histoires inutiles, uniquement là pour faire tourner la montre et donner un semblant de consistance au personnage principal (Butler).
Son divorce le fait passer pour une victime #1 : quiproquo sur un SMS et.. à aucun moment il ne demande à sa future-ex-femme de pouvoir discuter. > Résultat : il passe pour un débile. Sauf qu'en plus, on finit par le voir entouré d'escort-girls avec son équipe !
Son divorce le fait passer pour une victime #2 : il est triste et va déranger sa future-ex qui dine chez des amis pour lui signer les papiers du divorce (cliché). > Résultat : il passe pour un connard.
Mission accomplished. Your hero is a dumbass.

Allez, j'arrête là. Ne voyez pas ça. Votre temps ne le vaut pas. Et je ne parle pas de votre argent !