Behind ne savait pas quoi dire, à la sortie de Criminal Squad. C'est rare. C'est peut être même la première fois que cela lui arrive.


C'est dire l'ampleur du désastre.


Alors il est allé picorer dans la presse spécialisée. Celle qui met sa carte de presse sous le nez de la caissière pour pas payer et qui fait de l'analyse plus ou moins inspirée une profession, plus ou moins bien rétribuée.


Le magazine Première, par exemple, qui a couté 4,90 euros au masqué, en chante les louanges et met la bagatelle de 4 étoiles au Bouzin.


Précisons que Behind a quelques mois de retard dans ses lectures, et qu'il n'avait pas dévoré avant la séance la page de critique du certain G.G. qui parlait de film "Brûlant" et furieusement western, en convoquant Heat, Triple 9, L'Arme Fatale ou encore Dark Blue, tout en vendant de la série B... Comme méchamment Burnée.


Ecran Large, lui, comme d'hab, se fout de la gueule du film, tout en invoquant une certaine idée du genre depuis longtemps évaporée, pour excuser une certaine idée de la déviance que je m'abstiendrai de commenter ici.


Ainsi, le concept de série B semble, sous la plume de certains, avoir dangereusement dérivé dans un gâtisme inquiétant digne d'une maladie d'Alzheimer en phase terminale..


Parce que là, pour Criminal Squad, le B de la série a certainement été utilisé comme... Blague de l'année.


Un tel film, dans les années 80 ou 90, aurait été considéré, déjà, comme l'un des pires du genre, en forme de véritable tromperie sur la marchandise assez révoltante alors que d'autres Bombes du genre atteignent avec difficulté le grand écran ou sont condamnées à l'anonymat infamant du direct to video.


Criminal Squad file tout simplement les Boules, car au lieu de sentir bon le dessous de bras viril ou le marcel confit dans la sueur de tatoué, il renifle seulement l'odeur rebutante et acide du liquide que votre chat lâche dans sa litière trois ou quatre fois par jour. Sans aucune atmosphère tendue, sans aucune volonté d'évoluer dans une certaine idée du noir des personnages ou des méthodes employées.


La durée du film aurait dû alerter le masqué, car 2H20, c'est évidemment trop pour garantir l'aspect nerveux du genre action totale qui était vendu. Au point que Christian Gudegast ne file au Bourrin de base, qui est donc venu chercher de l'action... Que deux scènes de fusillade. Deux ! Two ! Dos ! Zwei ! Ah ! J'allais oublier une scène de conduite pseudo spectaculaire et une poursuite un peu embarquée...


Le reste se réduira à un mauvais mélo puisque pour donner de la profondeur au personnage soi disant Bad ass de Gerard Butler, on tartine à grosses épaisseurs ses déboires conjugaux crétins. Loin de la série B que le masqué attendait. De Burné et rentre dans le lard, Criminal Squad se contentera d'un manque d'action gras du bide et mou du genou à deux doigts du honteux, que presque toutes les figures du western convoquées réussiront pas même à racheter. Le reste ? Un concours de Bite longuet entre les deux camps qui ne cessent de se provoquer. C'est peu.


Le tout dans un film de casse à la ramasse, sans aucune surprise, bardé d'incohérences et qui se permet par dessus le marché de se foutre de la gueule de son public dans un pseudo twist gratuit mais dont on voit venir le personnage principal gros comme une maison, comme si l'odeur de la marée pas fraîche, depuis longtemps, avait devancé sa révélation.


La plupart du temps amorphe, Criminal Squad est une véritable trahison du genre que l'on ose évoquer dans une renaissance des plus mensongères au goût de Bullshit intégral, tant ce que l'on peut lire dans la presse pseudo spécialisée pourra apparaître à des kilomètres du produit projeté dans les salles.


Oui, il y a Gerry. La série B, telle qu'on la conçoit de manière trompeuse ici, emprunte son initiale. Toujours charismatique par sa seule silhouette et son visage buriné. C'est bien la seule chose sauvable de l'entreprise avec sa fusillade finale à pied. Mais c'est tellement triste de voir Gerry sombrer un peu plus à chaque film, dilapider non pas son talent, mais son image, sa virilité qui transpire la Badasserie dans ce type de projets indignes et Bouffis.


Au point de se surprendre à penser que, entre deux sentiments de colère et de déception, de manière de plus en plus systématique, Butler rimera avec mauvaise odeur.


Ressaisis-toi, Gerry.


Behind_the_Mask, série B... ête et méchante.

Behind_the_Mask
3
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Une année au cinéma : 2018

Créée

le 21 févr. 2018

Critique lue 1.7K fois

20 j'aime

10 commentaires

Behind_the_Mask

Écrit par

Critique lue 1.7K fois

20
10

D'autres avis sur Criminal Squad

Criminal Squad
pierrick_D_
7

Critique de Criminal Squad par pierrick_D_

Un gang lourdement armé braque un fourgon de transport de fonds à Los Angeles,mais l'opération tourne mal et une fusillade laisse sur le carreau des convoyeurs,des policiers et un des assaillants.Vu...

le 3 févr. 2022

14 j'aime

5

Criminal Squad
RedArrow
6

Bourrin et (presque) malin

Dans le genre petite référence en devenir du film de braquage bourrin, "Criminal Squad" place toutes les chances de son côté pendant les deux tiers de sa durée avant de sombrer... Ne s'embarrassant...

le 21 févr. 2018

8 j'aime

Criminal Squad
Passioncinedegwen
7

On sent l'inspiration du film HEAT pendant tout le film

Un super film de braquage par le scénariste de La Chute de Londres ! La durée peut effrayer (deux heures vingt !) mais Heat est long et ça ne l'empêche pas d'être un chef d’œuvre. D'ailleur il y a...

le 13 mars 2021

5 j'aime

Du même critique

Avengers: Infinity War
Behind_the_Mask
10

On s'était dit rendez vous dans dix ans...

Le succès tient à peu de choses, parfois. C'était il y a dix ans. Un réalisateur et un acteur charismatique, dont les traits ont servi de support dans les pages Marvel en version Ultimates. Un éclat...

le 25 avr. 2018

204 j'aime

54

Star Wars - Les Derniers Jedi
Behind_the_Mask
7

Mauvaise foi nocturne

˗ Dis Luke ! ˗ ... ˗ Hé ! Luke... ˗ ... ˗ Dis Luke, c'est quoi la Force ? ˗ TA GUEULE ! Laisse-moi tranquille ! ˗ Mais... Mais... Luke, je suis ton padawan ? ˗ Pfff... La Force. Vous commencez à tous...

le 13 déc. 2017

189 j'aime

37

Logan
Behind_the_Mask
8

Le vieil homme et l'enfant

Le corps ne suit plus. Il est haletant, en souffrance, cassé. Il reste parfois assommé, fourbu, sous les coups de ses adversaires. Chaque geste lui coûte et semble de plus en plus lourd. Ses plaies,...

le 2 mars 2017

182 j'aime

23