Burt Reynolds, en vrai, je ne sais pas si nous autres, les européens, on peut en comprendre le nébuleux principe. Dans ce film, à un moment, il se définit lui-même, quand on lui demande ce qu'il fait, comme "frimeur". C'est dire le recul, je trouve, qu'a la personne sur ce rôle de salopard des routes, missile sur le macadam.


Dans « Cours Après Moi Shérif », film de pignoufs motorisés de 1977, il incarne, en roue libre, Bandit, le bien-nommé, genre de quintessence de son personnage de contrebandier à la cool. Moustaches frétillantes et coquettes rouflaquettes d'époque, clope au bec et rire de hyène hystérique en bandoulière, il est un as du volant à la langue bien pendue, le cauchemar vivant de tout ce qui porte l'uniforme et qui a l'infortune de devoir faire régner la loi sur les chemins de traverse qu’emprunte l'énergumène moustachu pour mener à bien son existence faite de larcins aux relents de bibine, d'œillades appuyées à tout ce qui porte pare-chocs, sur pneumatiques ou sur guiboles, toujours la vanne tac-o-tac qui part comme s'envolent les symphonies rectales lors des bivouacs de cow-boys, en canon, sous la lune, alors qu'ils s'enfilent consciencieusement leur plâtrée de haricots .


Le Burt, Stetson vissé sur le crâne en toutes circonstances, nous épargnant ainsi la vue de son infâme moumoute, jeans pattes-d'éléphanteau-moule-roustons et gros ceinturon, chemises ajustées et chevalière en laiton, est presque magnifique. Il a parfois ce regard à la paupière tombante qui n'est pas sans évoquer, dans les quelques moments d'accalmie qu'il accorde à son jeu, celui de Marlon Brando. Toutes proportions gardées toutefois.
Sally Field, caution d'hétérosexualité pour ce film qui, sinon, se résumerait à une sorte de machin trouble pas recommandé par toutes les églises - balades d'amitiés viriles, affrontement de couilles et poursuites pré-cum sur l'asphalte du Sud des Etats-Unis de l'Amérique -, a beaucoup de mérite car elle doit, mon ami, à intervalles réguliers, lécher la moustache du Burt lors de baisers langoureux assez gênants et, entre toi et moi, j'avoue, je suis une ordure certifiée mais je ne souhaiterais pas ça à mon pire ennemi. Bon, je ne suis pas forcément fier de regarder ça avec saladier de chips et binouze au clair car, en définitive, c'est assez nul, mais j'ai pas honte non plus. Je suis désormais au-delà de ces vaines circonvolutions bassement humaines, oui, j'aime beaucoup le film. C'est mon côté Michel Onfray, mon côté punk.


Pour résumer, il y a Bandit, donc, et sa classe illégale, une atmosphère à la virilité macronienne et puis, il y a les quelques chansons country comme j'aime qui parsèment le film.
Des avec du violon, des avec du banjo, des avec de l'harmonica.
J'aime bien.
Je sais pas si ça fait lourd au regard de la qualité de la bobine, mais moi, ça me suffit.

DjeeVanCleef
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le 8 oct. 2018

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DjeeVanCleef

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