Réalisant l'adaptation du roman-phare de Don DeLillo, "Cosmopolis", jugé inadaptable par son auteur, Cronenberg réussit à nous époustoufler une fois de plus grâce à une mise en scène soignée, une direction d'acteurs exemplaire et surtout une histoire confinée dans la bizarrerie la plus déroutante... Dirigeant un Robert Pattinson soucieux de se débarrasser de son image de bellâtre blafard de la saga Twilight, le réalisateur canadien nous fait suivre la journée mouvementée d'Eric, un golden boy new-yorkais millionnaire glacial obsédé par le sexe et sa santé, fan de rap et d'œuvres d'art.


En l'espace d'une journée, cet être machinal récemment marié à une jolie blonde aussi richissime que lui va rencontrer plusieurs personnes de son entourage, proches ou non, allant de ses assistants de travail à des amis personnels en passant par sa conseillère en art et même un entarteur psychotique. Et si la présence à l'écran de tous ces personnages est plutôt courte, ils permettent de mieux connaître petit à petit le personnage principal d'Eric.


Drame chaotique aux allures de thriller paranoïaque désespéré, Cosmopolis dérange, intrigue et peut même aller jusqu'à ennuyer, le long-métrage étant un véritable parcours de New York, principalement dans la luxuriante limousine de notre héros, ce dernier partant se faire couper les cheveux à un endroit précis et rencontrant ainsi ces nombreuses personnes. Ces rencontres vont non seulement nous apprendre à cerner le golden boy mais vont également le pousser, lui, vers un désordre mental puis physique progressif.


Ruiné, incertain de tout, parano, Eric va basculer. Cronenberg revient donc en force à travers cette adaptation fidèle (excepté pour la fin, qu'il transforme en un final cronenbergien quasi-prévisible) d'un roman déjà décrié. Bavard mais intense, déroutant dans ses dialogues et certaines attitudes incompréhensibles mais néanmoins réfléchi, Cosmopolis est une œuvre étrange, une bizarrerie hypnotisante, un retour triomphal pour son réalisateur et la preuve que Pattinson peut jouer juste.

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le 5 avr. 2019

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