Waw, c'est tellement profond ! Un yuppie blasé et revenu de tout, drogué à l'analyse extrême de son environnement économique et au boulot, a subitement envie d'une nouvelle coupe de cheveux. Sans se soucier de la situation explosive qui se joue derrière ses vitres teintées, il monte dans sa limousine pour traverser la ville, rencontrant au passage des collaborateurs qui ne lui arrivent pas à la cheville, d'autres avec qui il philosophe ou il baise (ou les deux), sa femme (qu'il connaît à peine et n'arrive pas à baiser), des opposants... Et puis on essaie de le tuer, et puis tout ça est surtout prétexte à des couloirs de dialogues interminables et terriblement chiants, sous prétexte de critique acerbe de notre système économique. On y dépeint le cynisme et l'insensibilité d'un monde devenu fou, obsédé par la rentabilité à tout prix, qui ne prend plus en compte les individus et calcule la valeur de leurs actions plutôt que d'en juger la portée. Et bla bla bla et bla bla bla, finalement l'antipathique héros redécouvre son moi profond en acceptant de céder à ses pulsions, et (attention spoiler) le film se termine en laissant (forcément) le choix du dénouement à son spectateur après une confrontation douloureuse à tout point de vue entre le croqueur de Twélaïte et son alter ego loser. Soit 1h44 franchement pénibles où Cronenberg joue avec les nuances froid / chaud, et les dialogues enfoncent gaiement les portes ouvertes.Au secours !