Fini le temps (pour un temps) des navets américains à gros budget, de la merde hollywoodienne! Aujourd'hui, je me mets au visionnage de la crevasse cinématographique française. Aujourd'hui, j'ai vu "Confession d'un dragueur", réalisé par le polémique et étrange Alain Soral. Polémique car ses différentes positions politiques, sociales, et historiques ne sont guère partagées par le tout-Paris, et étrange car il semble (lors de débats à la télévision, ou sur Internet) tout à fait charmant et agréable. D'autant plus que certaines de ses idées sonnent justes (je pense notamment au sur-endettement de l'Etat français en faveur des banques...) et mériteraient l'attention. Mais aujourd'hui, je vous parle d'un film que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Un long-métrage réalisé en 2001 par l'auteur de "L'abécédaire de la bêtise ambiante".

Nous avons face à nous Paul, un jeune étudiant à Sciences Po trop timide pour se "lever une gonzesse". Alors qu'un jour au parc il se décide finalement à aborder une demoiselle qu'il scrute depuis près d'une semaine, un individu, dragueur de son état, va lui piquer sous le nez. Mais non content de ne pas avoir suffisamment de corones pour s'affirmer devant cet étranger nouveau, Paul va devenir le poulain de ce dragueur chevronné, le-dit Fabio. On entre alors dans la bulle de Soral, celle de ses livres "Sociologie du dragueur" et "La vie d'un vaurien". On connaît alors la chanson : le féminisme, c'est de la grosse connerie, et une femme c'est une pimbêche qui succombe aux techniques de drague les plus vaseuses. D'autant plus vaseuses que la prestation des acteurs (Said Taghmaoui excepté) est particulièrement nauséabonde (Thomas Dutronc en tête)...

Les machos de la génération Y trouveront ici leur bonheur : un film les confortant dans leur idée de la hiérarchie sexuelle. Les chasseurs de culotte seront tout aussi comblés, grâce aux plans ciblés (jambes de femmes, fesses, seins...). Les femmes et filles seront troublées par le sexisme violent du film, porté par une réalisation maladroite. Les autres quant à eux, savoureront de loin ce film ni bon, ni mauvais. Pourtant "Confession d'un dragueur" n'est pas si mal au fond (il se regarde facilement, n'est pas prise de tête, et est parfois drôle), mais il souffre cruellement d'un problème de synchronisation des époques. En effet, il n'a pas sa place dans les années 2000, mais au beau milieu des seventies. Le temps aura eu raison de ce film.
Urkyjo
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le 19 janv. 2011

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Urkyjo

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