Premier film et scénario de Vincent Grashaw, qui porte son projet depuis 13 ans, s'inspirant de l'histoire d'un adolescent traumatisé par son passage dans un centre d'éducation pour jeunes délinquants. Premier rôle pour PJ Boudousqué, qui a une forte ressemblance avec Ryan Gosling, aussi bien physiquement, que dans un rôle proche de "Drive", enfin ça, ce sont l'avis des critiques, donc pas la mienne. Il a une légère ressemblance et le côté "Drive", revient en permanence dès que le "héros" n'est pas des plus bavards, donc Charles Bronson dans "Il était une fois dans l'Ouest", est la version western de "Drive", non ? Bullshit!

Le centre d'éducation a pour particularité, d'être indépendant, ce qui donne les pleins pouvoirs au directeur et ses employés, une sorte de Guantanamo pour adolescents. C'est dans cet enfer, que débarque Brad Lunders (PJ Boudousqué), envoyé par sa mère pour le remettre dans le droit chemin, après qu'il ait....Après quoi d'ailleurs ?
Par le biais de flashback, on va découvrir cet adolescent rebelle, violent et dealer, mais sans vraiment savoir pourquoi sa mère décide un jour de l'envoyer là-bas, pour faire de la place à son amant, rejetait par son fils, qui ne digère toujours pas le décès de son père ? Peut-être, mais cela reste flou.
Il va arriver en même temps que Jonas Williams (Octavius J. Johnson). Ils vont découvrir ensemble la violence de leurs gardiens, de ce directeur ancien marine (James C. Burns), lui aussi en échec familial, qui a tendance à se perdre dans les vapeurs de whisky. Les brimades, les punitions et les courses journalières sous 38° (ce qui explique le titre, mais aussi le nom du camp), ou l'eau devient vitale pour survivre dans ce camp coupé du monde : pas de télévision, d'ordinateurs, de téléphones, bref de divertissement. Comme le dira si bien Jonas Williams "la prison est plus humaine que ce lieu, au moins là-bas, on peut téléphoner, lire, regarder la télé, etc....", ce qui décrit bien leurs conditions de détention inhumaine.
Les tortures physiques et psychologiques sont légions. Il y a peu de limites, malgré la présence du médecin, qui reste muet, préférant oublié ces adolescents maltraités, en s'évadant dans ses injections de drogues. Ils sont livrées à eux-mêmes. Ils doivent se mettre au pas, pour espérer sortir de là, ou devenir un gardien.
Brad Lunders va d'abord combattre ce système violent, avant de se plier et de devenir l'un d'eux, jusqu'à ce que débarque son meilleur ami Gabriel Nunez (Chris Petrovski), sauf qu'il s'est écoulé une année et chacun est devenu différent au travers de différents événements dramatiques.

L'histoire se concentre sur les trois adolescents, ne donnant que peu d'importance aux autres détenus. Un choix scénaristique, qui va mettre à mal le film dans son final, nous rendant dubitatif face aux incidents qui vont avoir lieu. Il en est de même avec les gardiens, ou un seul est mis en avant. L'empathie est difficile dans ces conditions, même si l'on s'attache au personnage principal, car il faut bien l'avouer, PJ Boudousqué bouffe l'écran, tel Ryan Gosling à ses débuts.
Voilà, je suis aussi pris par cette comparaison, influencé par la critique et une affiche qui clame son affiliation à l'acteur et à deux films "Drive" et "Dog Pound". J'ai trouvé le premier moyen et le second, je n'en garde pas de souvenirs, ce qui n'est pas flatteur pour celui-ci. PJ Boudousqué est la révélation, mais Vincent Grashaw l'est tout autant. Il maîtrise son sujet, aussi bien derrière la caméra, que dans l'écriture. Certes, le film a de nombreux défauts : le directeur caricatural, des zones d'ombre (qui finance ? Que devient .....?), une mise en place trop rapide et un final à moitié réussi, mais je ne vais pas spoiler la raison de mon désarroi.

Dans son genre, le film s'en sort bien. Il est passionnant du début, jusqu'à la fin bancale, mais aussi judicieuse, ce qui explique mon avis mitigé. Il dénonce ce système carcéral, au travers de moments chocs, tout en nous évitant une scène de viol sous la douche, ce qui est toujours un point très positif pour moi. Un avenir radieux s'ouvre pour PJ Boudousqué, en espérant qu'il ne soit pas cantonné dans des rôles similaires ou qu'Hollywood ne veuille pas en faire le nouveau Ryan Gosling dans un "Blue Valentine 2". Vincent Grashaw est un réalisateur à suivre, il devrait mettre moins de 15 ans pour son prochain projet, face au succès critique et commercial de son film.
easy2fly
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le 14 juil. 2014

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Laurent Doe

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