Porcherie
Cochon qui s'en dédit est un objet limite du cinéma-vérité : en 40 minutes Jean-Louis Le Tacon nous plonge dans le quotidien infernal d'un éleveur, montrant le productivisme comme un système aliénant...
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le 1 oct. 2017
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Le film de Jean-Louis Le Tacon est une prouesse.
La caméra provoque l'émotion (dégoût, effroi, stupeur). La caméra arpente les couloirs de la porcherie et enregistre les cris des cochons. La souffrance animale résonne avec la souffrance humaine. Le cochon est pris au piège dans la machine concentrationnaire qu'est la porcherie. L'expérience porcine fait écho à celle de Maxime, l'éleveur prisonnier de son travail.
Il est prêté au cochon des qualités humaines, proximité appuyée par les scènes oniriques du film (un homme enlace puis s'accouple avec une truie). Cette proximité est dangereuse, c'est là qu'intervient le déni, support principal de cette entreprise morbide. Jean-Louis Le Tacon parvient par son regard anthropologique à saisir l'expérience animale, les rouages du système industriel et la peine humaine qui découle de tout cela.
Je conseille, en lien avec le même sujet, l'élevage porcin en Bretagne, l'admirable film de Mathurin Peschet (avec notamment l'intervention de Michel Pastoureau) Cousin comme cochon (2015).
Créée
le 16 avr. 2020
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